Campagne internationale pour la libération des prisonnier.e.s politiques au Chili

2020/11/30 | Par Geraldo Vivanco

Des organisations du Québec nous ont informés qu’elles publiaient une déclaration par laquelle elles adhérent en toute solidarité à la Campagne pour la libération de plus de 2000 prisonnier.e.s politiques au Chili.

On se doit de rappeler qu’au Chili, depuis plus d’un an, des manifestations se tiennent dans toutes les villes du pays. On y proteste contre le modèle économique instauré par la violente dictature d’Augusto Pinochet qui a été maintenu durant les 40 dernières années (bien au-delà de la période de la dictature) causant de grandes inégalités économiques et sociales.

En réponse à ces manifestations, comme l’affirment les signataires de la déclaration, le gouvernement du Chili « déclarait l’état d’urgence envoyant les forces armées et la police anti-émeute dans les rues avec ordre de réprimer les manifestations, en plus d’imposer un couvre-feu. Ces choix du gouvernement ont causé un bris de démocratie ainsi que des violations graves, massives et répétées des droits humains du peuple chilien et des peuples autochtones. »

L’État chilien a donc contrevenu à une règle exprimée par l’organisation non gouvernementale de coopération internationale Avocats sans frontières du Canada(ASFC) qui stipule que, même en cas de déclaration d’état d’exception ou d’urgence, un État ne peut en aucun temps et sous aucun motif suspendre, entre autres, le droit à la vie, le droit de ne pas être soumis à la torture, ni à des traitements ou peines cruels, inhumains ou dégradants.

La déclaration interpelle directement le gouvernement du Canada pour qu’il se prononce au sujet des violations des droits humains au Chili. Je ne suis pas le premier à soulever la question, mais... pourquoi le Canada n’a pas eu une réaction immédiate aux événements comme il en a eu dans les cas du Vénézuela et de la Bolivie? Peut-être y a-t-il un lien avec les intérêts miniers canadiens au Chili? Voici un petit aperçu des investissements canadiens dans cette activité économique au Chili.

Selon une base de données de MiningWatch Canada, il y a plus de 40  compagnies minières possédant plus d’une centaine de mines et projets au Chili. Les plus petites entreprises se chargent de l’exploration et de la préparation des populations à la venue des grandes entreprises qui exploitent le lithium et le cuivre. L’exploitation minière est une des activités les plus dévastatrices d’un point de vue environnemental et humain, avec une très grande consommation d’eau, la destruction des glaciers de la cordillère des Andes et du milieu de vie des populations locales.

En terminant, je veux remercier les signataires de la déclaration qui, par ailleurs, invitent les organisations qui le souhaitent à appuyer cette Campagne pour la libération des prisonnier.e.s politiques au Chili qui se terminera le 10 décembre prochain alors que le tout se retrouvera entre les mains des organisations des droits humains au Chili.

Consultez la déclaration en cliquant ici.