Pour une Maison de la littérature du Québec

2020/12/17 | Par Laurier Lacroix et Gaëtan Dostie

Laurier Lacroix est membre de l’Académie des lettres du Québec

Gaëtan Dostie de la Médiathèque littéraire Gaëtan Dostie

Le sujet de la requalification de l’édifice de la Bibliothèque Saint-Sulpice revient à l’ordre du jour. À quel usage ce bâtiment pourrait-il servir ? Par un retour des choses, ce lieu au riche passé, première bibliothèque nationale, est la propriété de BAnQ. Pourquoi chercher plus longtemps et ne pas lui rendre sa vocation initiale ? La mission de BAnQ qui est de collectionner, conserver et diffuser le patrimoine documentaire coïncide avec cette construction. Ses objectifs de valoriser la lecture et de promouvoir l’édition québécoise trouvent leur prolongement à Saint-Sulpice. Ne pourrait-on pas lui donner une spécificité en axant son usage sur la littérature ?

Le succès de la Maison de la littérature de Québec fournit un exemple d’un lieu rassembleur où le public peut rencontrer la littérature sous toutes ses formes. La Grande bibliothèque joue en partie ce rôle, en particulier auprès du jeune public et des lecteurs allochtones. Une Maison de la littérature permettrait au Quartier latin de retrouver une partie de sa richesse culturelle. Elle pourrait servir de point de ralliement aux nombreux événements littéraires d’importance qui se déroulent à Montréal et d’ancrage aux ressources maintenant dispersées qui conservent et diffusent la littérature québécoise et son histoire.

En mettant de l’avant le volet littéraire de son mandat, BAnQ par son rayonnement national, jouera un rôle central dans la connaissance des auteurs et de la création littéraire, du milieu du livre québécois et de ses acteurs passés et présents. Saint-Sulpice peut avoir vocation de médiathèque, devenir un laboratoire du multimédia littéraire avec la contribution des nouvelles technologies et favoriser la participation de centres d’archives et de recherches universitaires. Elle peut servir de pivot à un rayonnement international des auteurs de l’Amérique française.

Nous entendons rallier les partenaires et défendre sur la place publique un projet porteur : la Maison de la littérature du Québec.