Médias : La nécessité d’un aut’point de vue

2020/12/18 | Par Pierre Dubuc

« Les Québécois toujours satisfaits de Legault », titre le Journal de Montréal du 17 décembre. Le premier ministre Legault et le Dr Arruda obtiennent une note de 6,9 sur 10 pour leur gestion de la pandémie. Bien plus, 49 % des Québécois voteraient pour la CAQ si des élections avaient lieu.

Comment cela est-il possible alors que le Québec détient un des pires scores au monde pour le nombre de décès lors de la première vague de la COVID et qu’il se dirige vers une deuxième vague tout aussi dévastatrice ?

La réponse réside dans l’extraordinaire faiblesse des partis d’opposition et dans la complaisance des médias. Les premiers sont tétanisés par les sondages et les seconds sont de plus en plus dépendants financièrement des gouvernements.

 

Pour une enquête publique

Il y a cependant une faible lueur d’espoir du côté des médias traditionnels. Dernièrement, le journaliste Thomas Gerbet de Radio-Canada a publié les résultats d’une vaste enquête sur la course aux masques dans laquelle éclate l’incurie, l’incompétence et l’insouciance du Dr Arruda qu’on vous invite à consulter (Panique à Québec : dans les coulisses de la course aux masques).

Richard Martineau du Journal de Montréal a pris la balle au bond et a commenté l’enquête de Gerbet dans une chronique intitulée « Le bon docteur Arruda a été démasqué ».

Enfin ! Il était temps que les grands médias s’en mêlent ! Que cesse leur attitude de la plus grande complaisance à l’égard du tandem Legault-Arruda ! Mais on peut douter de leur volonté d’aller au fond des choses. Car les faits reprochés au Dr Arruda sont connus depuis longtemps de nos lecteurs. Citons quelques articles publiés au cours des mois de mars et avril, soit dès le début de la pandémie:

Les tartelettes portugaises ne remplaceront pas les masques, publié le 25 mars.

L’État comptait les sous, on compte maintenant les morts !, publié le 31 mars.

On a le droit de contester le bon Dr Arruda, publié le 4 avril.

La courbe de popularité du duo Legault-Arruda a-t-elle atteint son pic? , publié le 8 avril.

Coronavirus : Ils savaient que ça s’en venait, publié le 10 avril.

CHSLD et résidences de soin : Comment a-t-on perdu le contrôle, publié le 14 avril.

Coronavirus : Quand on construit un avion en plein vol… il s’écrase !, publié le 15 avril.

Covid-19 : Vivement un Churchill québécois !, publié le 22 avril.

On ne s’en sortira pas de la façon dont c’est mené, publié le 27 avril.

Aujourd’hui, il faut exiger une véritable enquête publique qui fera toute la lumière sur la « gouvernance » de la pandémie par le duo Legault-Arruda et, en particulier, sur le renouvellement du mandat du Dr Arruda à raison de plus de 300 000 $ par année. Pourquoi ne lui a-t-on pas montré la porte et ne l’a-t-on pas remplacé par la Dr Joanne Liu qui a l’expérience d’avoir combattu l’Ebola en Afrique, alors qu’elle présidait Médecins sans frontières. On l’a écartée car on la craignait « incontrôlable ». Il faut comprendre que le Dr Arruda, lui, est tout à fait « contrôlable ».

Il faut une enquête publique, ne serait-ce que pour les 7635 personnes décédées, en date du 17 décembre, et aux milliers d’autres qui doivent vivre avec les séquelles du virus.

 

Le menu 2021

Au cours de l’année 2021, l’aut’journal suivra de près le dossier linguistique et nul doute que le dossier de la laïcité défrayera également la manchette avec le jugement attendu sur la loi 21.

Il y a de fortes chances que 2021 soit une année électorale à Ottawa. Face à un gouvernement Trudeau qui cherchera à obtenir un mandat majoritaire pour avoir les mains libres afin de centraliser davantage de pouvoirs en tirant profit de la pandémie et un axe O’Toole/Legault qui semble se dessiner – on a déjà joué dans ce film avec Stephen Harper – il sera crucial de soutenir le Bloc Québécois pour la défense des intérêts du Québec et garder ouverte la perspective de l’indépendance.

D’autres sujets d’actualité d’importance sur les scènes nationale, canadienne et internationale seront, bien entendu, couvertes sur notre site. Mentionnons l’environnement qui a été éclipsé par les questions identitaires en 2020. Sûrement pas un hasard.

Mais une attention toute particulière sera portée au monde ouvrier et syndical. Des patrons fragilisés par la crise économique risquent de voir leur entreprise convoitée par des joueurs plus gros ou contraints de mettre la clef dans la porte. Leur réflexe sera de vouloir faire payer la crise à leurs employés. Déjà, des patrons ont recours au lock-out pour obtenir des concessions.

En somme, beaucoup de pain sur la planche. Mais, pour être en mesure de continuer à produire notre journal-papier, publier des livres (nous en avons déjà trois en chantier : un de Jean-Claude Germain; deux d’André Binette) et alimenter quotidiennement notre site Internet, nous avons besoin de votre appui financier.

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Nous vous souhaitons de Joyeuses Fêtes et reviendrons en ligne le 11 janvier.