Le pied à Papineau

2021/01/28 | Par Robin Philpot

Il y a une dizaine de jours, un peu avant l’inauguration du nouveau président, la Maison blanche a déclassé un document de 10 pages rédigé en 2017 sur la Stratégie des États-Unis dans la région Indo-Pacifique. L’objectif de l’administration précédente semble avoir été de faire en sorte que l’administration Biden poursuive la même stratégie. Et, semble-t-il, il le fait déjà.

Jooneed Khan a lu le document et décrit les grandes lignes, plaçant le tout dans l'histoire des pays colonialistes qui depuis des siècles s'arrogent le droit de dominer le monde comme si c'est dans l'ordre des choses.

Pièce d'anthologie, la stratégie précise qu'il faut maintenir la « domination économique, diplomatique et MILITAIRE » dans la région, sans quoi les intérêts américains cesseront d'avancer sur la planète. Il traite d'une sorte de bouclier militaire pour contenir la Chine qui comprendra le Japon, l'Australie, la Corée du Sud et l'Inde.

Jooneed Khan explique les origines historiques de cette politique, notamment dans la foulée de la Seconde guerre mondiale, dont les bombes nucléaires larguées sur Hiroshima et Nagasaki, suivie de l'indépendance des pays du sud-est asiatique et la révolution chinoise.

Quant à la volonté des États-Unis d'assurer la capacité militaire de Taïwan de se défendre de la Chine, il rappelle que Taïwan est partie intégrante de la Chine et est reconnu ainsi depuis l'entrée de la Chine à l'ONU en 1971. La position américaine (et canadienne) doit être perçue comme une déclaration de guerre.

Si, dans la même veine, la Chine ou la Russie se proposait d'armer Hawaï, Puerto Rico ou l'Alaska pour qu'ils se défendent contre les États-Unis, ce serait la guerre.

Pour écouter l’entrevue, cliquez ici.

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Liberté de presse existe-t-elle sur le Rwanda? Nathalie Blaquière & Judi Rever

Dans une lettre aux médias, Judi Rever et Nathalie Blaquière, journalistes spécialistes du Congo et du Rwanda, se sont donné comme objectif de « défendre notre liberté de presse, chez-nous, au Canada. »

Dans cette entrevue les deux décrivent les obstacles et les menaces auxquels sont confrontés les gens qui posent des questions sur le récit officiel sur la tragédie rwandaise, qui remettent en question ce récit, qui cherchent la vérité.

Elles s'élèvent également contre les pressions indues subies par Radio-Canada pour avoir invité Judi Rever à défendre son livre L'éloge du sang, les crimes du FPR, à l'émission Bien entendu avec Stéphan Bureau.

Judi Rever et Nathalie Blaquière ont toutes deux séjourné dans l'Est du Congo et témoignent de la destruction et de la mort que le Rwanda sous le FPR de Kagame a infligé aux réfugiés majoritairement hutus du Rwanda. Judi enquête sur la tragédie rwandaise depuis plus de 20 ans. Nathalie Blaquière a aussi vécu au Rwanda et témoigne de la répression constante de l'opposition mais aussi des journalistes rwandais.

Elles abordent aussi l'utilisation mots massues comme « négationnistes et révisionnistes » qui visent à bâillonner toute personne qui ose chercher la vérité sur le Rwanda (et le Congo) au-delà des lieux communs répétés à nausée.

Pour écouter l’entrevue, cliquez ici.