Le pied à Papineau

2021/02/05 | Par Robin Philpot

Il y a 150 ans naissait Éva Circé-Côté, une grande féministe québécoise, qui était aussi poète, journaliste, fondatrice de la bibliothèque municipale de Montréal et la première bibliothécaire, progressiste, libre penseuse, alliée du mouvement ouvrier et plus.

Or l'histoire ne lui a pas donné la place qu'elle mérite. C'est pour contrer notre méconnaissance d'une figure importante de notre histoire que Andrée Lévesque, professeure d'histoire de l'Université McGill et spécialiste de l'histoire des femmes et du mouvement ouvrier, lui a consacré une biographie intitulée Éva Circé-Côté, Libre penseuse 1871-1949 (Remue-ménage 2010).

Dans cette entrevue, Andrée Lévesque explique pourquoi qu'il est important de la connaître aujourd'hui en 2021. Elle décrit le milieu intellectuel dans lequel elle évoluait et note qu'elle se considérait comme une patriote, non pas une nationaliste, une patriote dans la lignée de Louis-Joseph Papineau, auquel elle a consacré un livre, et des Patriotes Hindelang et De Lorimier, dont elle a écrit une pièce de théâtre acclamée.

Andrée Lévesque parle aussi de son appui à l'indépendance de l'Irlande et de son pacifisme pendant la Première guerre mondiale, après avoir appuyé au début la mobilisation.

Elle explique aussi son utilisation de pseudonymes, dont et surtout des noms d'homme pour éviter de voir ses articles et chroniques relégués à la page des femmes.

Pour écouter l’entrevue, cliquez ici.

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 « Une clientèle » dites-vous M. Legault? : Éditorial

On sait que François Legault se targue d’être entrepreneur; mais là, on a l’impression que ses efforts pour transformer le Québec en une grande entreprise qui marche selon la volonté de son entrepreneur principal, son p-dg, atteint de nouveaux sommets.

Le jeudi 28 janvier en point de presse sur l’état de la pandémie, il défend le couvre-feu en disant que, selon lui, celui-ci « réussit à rejoindre une clientèle qui était peut-être difficile à convaincre dans les maisons. » (Le Devoir, 1er février) Ainsi, nous ne sommes plus des citoyens, plus des électeurs et électrices, ni même des contribuables, mais une « clientèle », 8,5 millions de clients.

Déjà, c’était plus qu’irritant de se faire dire dans nos hôpitaux qu’on n’est pas des patients mais des clients; à nos écoles ou à nos universités que nos enfants ne sont plus des élèves ou des étudiants, mais des clients. Mais là, de voir remplacer notre statut de citoyen par celui de client, c’est carrément outrageant.

La réponse : clients et clientes de tous les pays, unissez-vous, pour vous mettre fin à ce détournement de la démocratie. Redevenons citoyens!

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