Négos dans la santé : Rejet de l’offre globale de règlement du gouvernement

2021/02/08 | Par FSQ-CSQ

Les négociations dans le secteur de la santé sont loin d’être terminées alors que la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), a annoncé aujourd’hui, en conférence de presse, qu’elle rejette l’offre globale de règlement qui lui a été soumise le 21 janvier dernier par les porte-parole du gouvernement.

La FSQ-CSQ, qui représente 5 000 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes des régions de Montréal, de Laval, de la Gaspésie, de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec, juge inacceptable la proposition patronale puisqu’elle ne garantit aucune amélioration réelle des conditions de travail.

 

Le problème de fond ignoré

Pour la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, les belles promesses que le gouvernement fait miroiter dans son offre sont un leurre. « On ne s’attaque pas au problème de fond de notre système public de santé, c’est-à-dire les mauvaises conditions de travail qui engendrent l’épuisement et la détresse du personnel. C’est bien beau d’annoncer la création de postes à temps complet, mais aussi longtemps que l’on n’améliorera pas les conditions de travail, il n’y aura personne pour occuper ces postes », de dire la leader syndicale.

 

Primes et mesures inacceptables

Cette dernière dénonce également une série de primes qui seront versées inéquitablement au personnel en vertu de certains critères arbitraires et profondément injustes. « Nos conditions de travail nous rendent malades, et plutôt que d’essayer de corriger la situation, on nous promet des primes si on accepte de continuer à endurer l’insupportable. Sans compter que ces primes ne seront accordées qu’au personnel qui répond à certains critères bien précis. »

Même désapprobation à l’égard d’une série de mesures, portant notamment sur la composition des équipes de soins en CHSLD et la main-d’œuvre indépendante, dont la réalisation se fera en dehors de la convention collective et sur lesquelles les représentants syndicaux n’auront aucun droit de regard. « Pas question d’accorder une confiance aveugle à un employeur qui ferme les yeux depuis des années sur nos conditions de travail exécrables », d’affirmer Claire Montour.

 

Une reconnaissance publique reniée

Pour sa part, la présidente de la CSQ, Sonia Ethier, soutient que cette offre est d’autant plus gênante et inappropriée pour le gouvernement Legault qu’elle survient après de multiples déclarations publiques du premier ministre rendant hommage aux « anges gardiens » de la santé.

« Après tout ce que ces travailleuses et ces travailleurs ont enduré au cours de la dernière année, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ce gouvernement, avec le premier ministre en tête, vient de faire la preuve que ses beaux discours sur l’importance de protéger celles qu’il appelait ces anges gardiens ne voulaient rien dire. Il n’en pensait pas un mot. C’est extrêmement décevant », constate Sonia Ethier.

Cette dernière invite le premier ministre et la présidente du Conseil du trésor à se livrer à un examen de conscience et à se poser une seule question : que vaut un gouvernement qui refuse d’améliorer les conditions de travail et de soulager des travailleuses et travailleurs de la santé qui, eux-mêmes, ont tant donné au cours de la dernière année pour soulager les personnes atteintes de la COVID-19? Poser la question, c’est y répondre.

 

Urgence de négocier sérieusement

La présidente de la CSQ croit que M. Legault et Mme Lebel doivent tirer les conclusions qui s’imposent, à savoir que cette offre globale est très mal accueillie chez les professionnelles de la santé de la FSQ-CSQ. « Nous voulons une négociation sérieuse, avec des propositions qui feront une vraie différence dans les milieux de travail et amélioreront les conditions de travail des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes que nous représentons. Nous ne voulons rien de plus, mais pas moins que ça, et c’est sur cette base que les négociations doivent reprendre », conclut Sonia Ethier.