Signe des temps Énergir change pour faire face au défi climatique

2021/02/09 | Par AQLPA

L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) commente le dévoilement du Rapport sur la résilience climatique d'Énergir.

Connu anciennement sous le nom de Gaz Métro, Énergir a non seulement changé de nom, mais aussi les orientations de son modèle d'affaires passant de plus en plus à l'efficacité énergétique et aux énergies vertes et renouvelables.

«C'est un vent de fraicheur que souffle maintenant Énergir, quel contraste avec les projets rétrogrades de centrales thermiques au gaz comme Le Suroît en 2004 et de port méthanier comme Rabaska en 2006, projets que nous avons combattu avec vigueur. Maintenant on ne peut qu'encourager ce virage porteur de progrès significatifs pour le climat, l’environnement et notre économie. Nous accueillons le rapport d’Énergir avec ouverture, enthousiasme et circonspection tout en encourageant un recours grandement accru aux énergies vertes et renouvelables à 100% avec le Gaz naturel renouvelable GNR biogaz / biométhane, l'éolien, le solaire et même l’hydrogène à condition qu’il soit réellement vert donc sans recours aux combustibles fossiles dans sa composition et sa fabrication. » avance André Bélisle président de l'AQLPA.

 

Plusieurs points contenus dans le rapport méritent notre reconnaissance.

Énergir respecte ses engagements en matière d'efficacité énergétique ce que nous avons exigé depuis 2004 et que nous surveillons de près à la Régie de l'énergie depuis.

Le retrait prévu de 70 % de l’utilisation du gaz fossile par Énergir dans la chauffe résidentielle, institutionnelle et commerciale pour faire place à la bi-énergie 70 % hydro-électricité 30 % gaz en collaboration avec Hydro-Québec est très encourageant et assurera une sécurité énergétique solide en cas de grands froids et de panne majeure comme celle vécue durant le verglas de 1998.

Nous appuyons fermement les engagements d'Énergir dans le développement accéléré de la biométhanisation au Québec en partenariat avec les communautés. Il faut en finir au plus vite avec l'importation de gaz de schiste, gaz de procédés et gaz propane, il faut les remplacer par du biogaz et biométhane seuls gaz naturels vraiment écologiques et renouvelables permettant des réductions substantielles des gaz à effet de serre, sachant que le Québec pourrait rapidement devenir auto-suffisant en gaz propres.

Dans ce rapport on note qu'Énergir a entrepris de doubler le timide objectif de 5% de GNR dans ses approvisionnements fixé par le précédent gouvernement pour viser 10% d'ici 2030 ce qui est louable, mais Énergir peut et doit faire plus d'ici 10 ou 15 ans, Énergir doit réaliser pleinement le potentiel reconnu de 60% de GNR dans ses approvisionnements.

 

Des aspects fondamentaux doivent être revus et améliorés.

Énergir a fait sien l’objectif insuffisant retenu par le gouvernement du Québec visant une réduction de 37,5% ses émissions de gaz à effet de serre pour 2030. La science du climat, le Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat GIEC et l’Organisation des nations unies ONU insistent fortement pour rehausser à 50% les objectifs mondiaux de réduction des GES pour 2030 et viser zéro émission net pour 2050. Bien que classé par le gouvernement comme service publique Énergir doit se distinguer avec une plus grande ambition que celle du gouvernement.

Énergir base ses engagements de réduction de GES sur un objectif insuffisant soit de participer avec la communauté mondiale à contenir le réchauffement de l’atmosphère à 2 degrés ce qui est trop peu ambitieux, il faut faire plus soit viser à contenir le réchauffement climatique bien en-deçà de 2 degrés, tous devraient maintenir cet objectif plus cohérent avec l’urgence et la sévérité de la crise climatique même si la barre est très haute.

« En conclusion nous saluons et encourageons le changement du modèle d’affaires, nous soutenons le virage vers l’efficacité énergétique ainsi que vers les énergies vertes et renouvelables tout en exhortant Énergir à en faire plus en se basant sur les exigences de la science du climat. » ajoute André Bélisle.