Des bannières fleurissent à travers la province pour dire Non à GNL Québec

2021/03/09 | Par Greenpeace

Le soleil s’est levé aujourd'hui sur six bannières montrant l’opposition au projet GNL Québec - du Saguenay à Montréal. Aujourd’hui, à la veille de la remise du rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) au gouvernement Legault, les bannières avaient un message en commun : il n’y a pas d’acceptabilité sociale autour de ce projet aux impacts majeurs sur le climat, la biodiversité et la santé. Le Premier ministre Legault doit le rejeter. 

Des groupes environnementaux et citoyens ont déployé les bannières à des endroits symboliques dans chaque ville. On pouvait y lire :

  • « GNL : t’as pas le go, Legault », au Vieux Port de Montréal (à côté de l’emblématique enseigne de « Farine Five Roses »), faisant référence au message de la campagne électorale de 2014 du Premier ministre.
  • « Oui à la transition, Non à GNL », au Pont Piste Cyclable à Shawinigan, en Mauricie. 
  • « Oui à la transition, Non à GNL », à la Gare Maritime à Trois-Rivières, en Mauricie. 
  • « GNL = bombe climatique », au Pont Sainte-Anne, à Chicoutimi, au Saguenay.
  • « Chers extractivistes, l'Abitibi n'est pas un bar ouvert », à La Cité de l’Or, à Val-d’Or, en Abitibi-Témiscamingue.
  • « Gazoduq en Abitibi? Non merci! On mérite mieux », au viaduc du boulevard Rideau,  à Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue.

Les groupes citoyens mobilisés sont directement concernés par la potentielle construction d’un gazoduc qui traverserait le Québec, de la région de l’Abitibi-Témiscamingue jusqu’au Saguenay (1).  En effet, le projet GNL Québec entraînerait la construction d’un pipeline gazier de 782 km (par la compagnie Gazoduq), d’une usine de liquéfaction du gaz (par Énergie Saguenay) et d’un terminal d’exportation par navire super-méthaniers. À lui seul le projet GNL Québec générerait des émissions équivalentes à plus 50 millions de tonnes de CO2 par année, ou plus de 10 millions de véhicules, et ce pendant au moins 25 ans. Qui plus est, le projet entraînerait une hausse des tarifs d’électricité de plus de 2% pour des millions de Québécois.es. 

Ce vaste projet vise l’expansion de la production de gaz fossile non conventionnel dans les provinces de l’Ouest et son exportation vers les marchés internationaux. Cela nécessiterait de passer par l’Abitibi-Témiscamingue, la Haute-Mauricie, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, le Fjord du Saguenay et le Saint-Laurent (et au travers des communautés de Matheson, Timmins à Ramore et Kirkland Lake en Ontario). Le tracé proposé traverserait également un territoire occupé par les Premières Nations depuis des millénaires et impacterait négativement la vie de huit communautés.

648 scientifiques, incluant 250 médecins et professionnel·les de la santé, 40 économistes  et 127 professeur·es, chargé·es de cours et professionnel·les de l'UQAC ont pris position contre GNL Québec. Aussi, 54 associations étudiantes représentant plus de 350 000 étudiant·es s’opposent au projet, et ce, sans compter une pétition signée par plus de 120 000 personnes à jour - ce qui représente l’une des plus importantes pétitions environnementales de l’histoire du Québec (2). Avec à peine un tiers de la population qui est favorable au projet selon un sondage Léger, GNL Québec ne respecte pas la condition de l’acceptabilité sociale qu’a posée le gouvernement Legault et ce dernier n’a d’autre choix que de le rejeter. 

Tout comme les projets Énergie Est, Teck Resources, Coastal Gaslink, Trans Mountain et autres, GNL Québec est en totale opposition avec l’Accord de Paris et les objectifs climatiques du Québec et du Canada. Le gouvernement Legault doit travailler pour une relance juste et verte et non approuver de nouveaux projets destructeurs.

 

Citations

 

Greenpeace Canada

« Si M Legault approuve GNL Québec, il sera marqué au fer rouge comme étant un paria de la lutte contre les changements climatiques qui aura renié l’Accord de Paris et discrédité toute prétention de volonté d’une relance juste, verte et inclusive pour le Québec. Le Premier ministre doit choisir entre les intérêts des gazières d’un côté et la protection du climat planétaire et l’avenir de nos enfants de l’autre. » 

 

XR Mauricie 

« XR Mauricie s'engage à polluer l'existence du projet GNL Québec tant que rien ne sera mis en œuvre pour y mettre fin!  Les citoyen.nes de la Mauricie veulent protéger leur environnement et pouvoir continuer d’en profiter. La nature est facile à détruire, mais pas facile à reconstruire. Alors que nous sommes au beau milieu d'une extinction accélérée, un tel projet ne fait qu’ajouter de l’huile au feu. Nous ne laisserons pas le gouvernement Legault duper les québécois.es avec les supposés bienfaits de ce projet. »

 

Collectif de Rééducation Urbaine 

« Il n' y a pas d'acceptabilité sociale pour un projet destructeur basé sur le transport de combustibles fossiles. Derrière une façade verte, l'entreprise GNL Québec s'apprête à éliminer tous les efforts accomplis par le Québec pour réduire ses émissions de GES. Le gaz naturel issu de la fracturation hydraulique n'est pas une énergie de transition. De plus, le transport d'hydrocarbures par méthaniers dans le Parc Marin du Saguenay Saint-Laurent comporte trop de risques pour la faune et la flore marine, notamment, pour ne prendre qu'un exemple, l'exposition au bruit et aux collisions dans l'habitat essentiel du béluga, une espèce déjà en péril. La région mérite beaucoup mieux. »

 

Coalition Anti-pipeline Rouyn-Noranda

« Nous sommes ici aujourd’hui parce qu’on mérite mieux, mieux qu’un gouvernement qui choisit de gaspiller notre hydroélectricité pour augmenter la production et la consommation des combustibles fossiles polluants. On mérite un gouvernement qui soutiendra la production d’énergie renouvelable au Québec afin de remplacer les combustibles fossiles que nous achetons à hauteur de  5.5 G$ par année de l’étranger. »