Comprendre et surmonter l’« allergie » au nationalisme québécois

2021/03/19 | Par Caroline Sarah St-Laurent

Lettre ouverte à un professeur de sociologie de l’UQAM

Monsieur,

Je m'intéresse, comme vous, aux phénomènes nationalistes dans le monde contemporain. Je suis présentement en rédaction de thèse au sein de votre département, le département de sociologie de l'Université du Québec à Montréal (UQAM). Mon projet fut évalué par un jury composé de trois personnes.

Lors du choix des évaluateurs, mon directeur souleva un problème idéologique. J'appris votre « allergie » au nationalisme québécois. Est-ce vrai? Mon directeur a travaillé avec vous. Chercheur émérite, il n'a rien d'un exalté. J'ai donc confiance en son jugement. Misère!

Le rejet de notre petit peuple est bien fâcheux. J'en suis personnellement affectée. On offre du haut d'une Chaire de recherche du Canada (Sociologie des conflits sociaux) des bourses ce mois-ci. Je ne puis y accéder à cause de votre « allergie ».

Que de préventions et de ressentiments par les temps qui courent! J'entends au contraire « prendre le taureau par les cornes ». Lever ici même le voile sur un problème endémique : le déclin de la liberté en milieu universitaire. Je suppose, après Antonio Gramsci, que le verrouillage de l'université publique se comprend par l'hégémonie culturelle d'une classe. Un groupe en particulier se sentirait plus « éveillés (sic) » que les autres...

Filons la métaphore

Tout diagnostic d'allergie repose avant tout sur une observation détaillée. Pourriez-vous d'abord m'indiquer les symptômes (démangeaisons aux frontières, larmoiements du woke, etc.) de votre « allergie » au nationalisme québécois? Cette réaction exagérée est-elle saisonnière ou apériodique? Enfin, comment en atténuer les désagréments sur l'entourage?

Il ne faut pas que l’UQAM devienne étrangère à la nation française d’Amérique. J'attends avec impatience vos pistes de solution dans l'espoir de mieux vivre ensemble.

 Sincères salutations,

Caroline Sarah St-Laurent
Étudiante au doctorat en sociologie à l'Université du Québec à Montréal