Budget caquiste: toujours rien pour les personnes assistées sociales

2021/04/01 | Par CPAS

Suite à l’étude du budget provincial, le comité des personnes assistées sociales (CPAS), groupe de défense collective des droits des personnes assistées sociales du Sud-Ouest de Montréal, est grandement déçu de constater qu’une fois de plus les grands oubliés sont les personnes les plus pauvres et marginalisées.

« Malgré d'incessantes demandes de la part des groupes de lutte à la pauvreté à travers le Québec afin que le gouvernement Legault soutienne davantage les personnes assistées sociales et afin d’adoucir l’impact de la pandémie sur celles-ci, nous n’avons malheureusement pas été entendus », s’indigne Sylvia Bissonnette intervenante du CPAS. 

Rappelons que les personnes assistées sociales n’ont reçu aucune aide depuis le début de cette situation exceptionnelle, mise à part un chèque supplémentaire de TPS du gouvernement fédéral en avril dernier. Pourtant, cette conjoncture les appauvrit et les isole davantage.

Pas étonnant que les banques alimentaires débordent. Bien qu’elles fassent un travail extraordinaire, les banques alimentaires n’arrivent pas à soutenir toutes les personnes dans le besoin. La plupart des organismes communautaires ont dû fermer ou restreindre leurs activités, c’est donc plus difficile pour les personnes à faible revenu de joindre les deux bouts car même si leur revenu mensuel n’a pas changé, leurs dépenses ont augmenté.

L’annonce d’une hausse importante du panier d’épicerie, soit plus de 5% en 2021, n'améliore pas leur condition.

Par ailleurs, la charité ne peut pas remplacer un système social, pourtant elle le fait de plus en plus pour les personnes assistées sociales qui ont besoin de ladite charité pour se procurer des besoins de base.

Mentionnons que les personnes ayant recours à l’aide sociale couvrent à peine la moitié de leurs besoins essentiels, leurs prestations étant inférieures à 49% de la Mesure du panier de consommation (MPC).

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« Une grande partie de la population persiste à croire que les personnes sont bien sur l’aide sociale, que tout leur est payé. Pourtant, avec un maigre 708$ par mois, il est impossible de se payer un logement dans le marché privé et d’avoir encore de l’argent pour son épicerie, son téléphone, des vêtements, etc. C’est loin d’être une situation gagnante pour un retour au travail. L’aide sociale n’est pas un programme soutenant pour réintégrer le marché de l'emploi », s’indigne Camille Bonenfant-Martin intervenante du CPAS.

Dans ce budget, le gouvernement investit massivement dans notre système de santé. Rappelons qu’il est reconnu qu’environ 20 % des coûts en santé sont liés à la pauvreté et aux inégalités de santé qui en

découlent, soit environ six milliards de dollars par année au Québec. La pauvreté ça rend malade. Les personnes vivant trop longtemps dans la précarité développent des problèmes de santé physique ou mentale.

« Ce n’est pas étonnant quand on n’a pas suffisamment d’argent pour se nourrir, on a des carences et on tombe malade. Devoir survivre avec un budget insuffisant, qui arriverait à rester sain d'esprit? », s’interroge Sylvia Bissonnette.

Bien que ce budget entend majorer de 20% certaines prestations spéciales à partir du 1er janvier 2022, cela demeure un rattrapage hautement insuffisant. En effet, ces prestations spéciales n’ont pas été indexées depuis 2006.

De plus, de quelles prestations spéciales parle-t-on? Est-ce que le gouvernement augmentera l’ensemble des prestations spéciales? À cela, combien de personnes pourront se prévaloir de ces prestations spéciales? Surtout quand on sait que la majorité des personnes ne font pas appel à ces prestations par manque d’information ou encore par peur de ne pas répondre aux critères.

Cela fait bientôt un an que les groupes de défense des personnes assistées sociales réclament à ce que des couvres-visages réutilisables soient distribués gratuitement. Ce sont des dépenses essentielles non prévues dans leur budget mensuel. Par ailleurs, cette mesure n’apporte pas plus de sous dans les poches des personnes en situation de pauvreté.

En conclusion, les groupes de défense collective des droits des personnes assistées sociales du Sud-Ouest de Montréal demandons un réinvestissement massif dans notre filet social, dont une augmentation des prestations d'aide sociale permettant la couverture des besoins essentiels, afin que touTEs puissent vivre dans la dignité et en santé, ainsi qu’un rehaussement des organismes communautaires venant en aide aux personnes en situation de pauvreté.