Le Collectif Liberté d’oppression ? C’est arroser le feu avec de l’huile !

2021/04/19 | Par Gilles Simard

Qu’est-ce donc que la « toxicité » d’un propos médiatique, un cas d’abus ou un amalgame mensonger et diffamatoire ? Mais surtout, outre le CRTC et les tribunaux, qui donc peut vraiment s’arroger le pouvoir de juger de la nocivité de tel ou tel discours ? Autant de questions qui m’ont toujours laissé songeur, surtout quand j’entends qu’un collectif, « Liberté d’oppression », vient se poser en champion de la « bonne ligne » à tenir en pareille matière.

Cela dit, qu’ont donc en commun les Catherine Dorion, Joël Ligthbound, Boufeldja Benabdallah et une majorité de personnes de ce collectif sinon qu’ils sont résolument contre la loi 21 et pour le port des signes religieux dans l’enseignement public, notamment avec ce marqueur politique mondialement controversé qu’est le voile islamiste ?

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À propos, est-ce que critiquer ce même voile ou encore l’Islam intégriste deviendra de « l’islamophobie » à leurs yeux ? Et est-ce que critiquer la notion même d’islamophobie – ce fabuleux sophisme – sera vu comme du racisme, ou de la haine envers la population musulmane ? Poser la question, surtout à quelques heures du jugement Blanchard sur la loi 21, c’est y répondre ! Cette cause (les abus médiatiques) m’apparait déjà tellement instrumentalisée !

Entendons-nous bien! Moi aussi, je veux en finir avec les abus des radios poubelles, l’intimidation et la désinformation surtout en temps de pandémie. Mais en s’arrogeant ce genre de safe space moral pour y ériger son propre tribunal de la vertu et du « bon propos à tenir », je pense sincèrement que Liberté d’oppression et ses signataires ne font que jeter de l’huile sur le feu et donner du grain à moudre aux tenants d’une « libârté » d’expression qui eux, n’en ont rien à cirer d‘une production informationnelle éthique et responsable.

D’ailleurs, au moment où ils étaient sur le point de disparaitre du paysage faute d’oxygène à brûler, les propriétaires de CHOI doivent être foutrement contents de pouvoir faire diversion avec les Safia Nolin, Xavier Camus, Martine Delvaux et autres signataires controversés-es de ce collectif !

 

Étouffer le feu, pas le raviver

Autrement, outre de nous imposer ses propres thèmes (racisme systémique, diversité, etc.), le collectif fait preuve d’une belle malhonnêteté intellectuelle en associant par la bande l’empire Québecor aux abus, à l’intimidation et à la désinformation typique des radios poubelles de Québec. Ça sent la revanche et les petits règlements de compte politiques à plein nez ! (Dorion vs Bombardier)

En passant, dire son fait à quelqu’un, la traiter « d’égérie sulfureuse déjantée de la gauche » alors que cette même personne joue depuis des années sur tous les registres populistes, n’a rien à voir selon moi avec le bullying journalistique déploré par la députée de Taschereau.

De même, la Coalition « Sortons les poubelles » a fait du très bon travail ces dernières années. Certes, il faut que leur labeur de vigilance soit « relayé » à d’autres niveaux, mais relayer ne veut pas dire pas « récupérer » à des fins politiques, idéologiques ou autres. Enfin, je n’aurais pas cru ça il y a cinq ans, mais en coupant les vivres aux radios d’opinion, et en exhortant les commanditaires à suivre son exemple, Régis Labeaume aura posé une partie des gestes nécessaires. Maintenant, c’est au CRTC, aux tribunaux et aux autres commanditaires de faire leur part !

Il faut étouffer le feu, pas le raviver !