Des petits tas encombrants!

2021/05/10 | Par Marc Brullemans et Jacques Benoit

Marc Brullemans*, Ph.D. Biophysique, Membre du Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste et les enjeux énergétiques au Québec (http://www.collectif-scientifique-gaz-de-schiste.com/accueil/)

Jacques Benoit*, D.E.S.S. Développement économique communautaire

 DES UNIVERSITAIRES (7 de 15) - “L’homme se développe actuellement comme un ver de terre: un tuyau qui avale de la terre et qui laisse derrière lui des petits tas. Si un jour la Terre disparaît parce qu’il aura tout mangé, il ne faudra pas s’en étonner.” 

 Cette citation du cinéaste Andrei Tarkovski a peu à voir avec le lombric, mais tout avec notre façon de consommer et de jeter.  Pour en avoir une meilleure idée, faisons un bref classement des faits, selon ce qu’on en sait… ou pas.

 Ce qu’on sait

Ce qu’on sait, mais qu’on aimerait mieux ne pas savoir…

Ce qu’on ne sait pas… (ou pas toujours)

C’EST POURQUOI…

  • Du principe des 6R, Refuser est le plus important. Pour endiguer le gaspillage d'énergie et de ressources, il est plus efficace de refuser de consommer, puis de réduire notre consommation que de trouver des manières de revaloriser les produits jetés.
  • Réduire le gaspillage alimentaire, c’est réduire les GES.
  • L'économie collaborative est à privilégier, car elle regroupe les activités qui reposent sur l'usage plutôt que la possession, sur le partage des biens, savoirs, services, espaces et outils.
  • Une consommation croissante, sans fin, dans un monde fini, est intenable. Notre consommation doit respecter les limites biophysiques de la planète. Nous ne sommes riches que de ce dont nous n’avons pas besoin.

Conséquemment, nos gouvernements doivent, par exemple:

  • Instaurer une économie collaborative qui valorise l’écoconception, le partage, la réutilisation, la valorisation et le recyclage local ou régional.
  • Instaurer une politique visant le zéro déchet, incluant le bannissement du suremballage.
  • Améliorer la captation et la revalorisation de tous les biogaz issus des lieux d’enfouissement.

Les municipalités devraient, entre autres:

  • Interdire l’élimination des invendus (alimentaires, textiles, etc.); obliger leur revalorisation et faciliter leur don.
  • Soutenir fortement les initiatives locales d’économie collaborative de location, de réparation, de réemploi, de revalorisation et de recyclage des produits.

La population peut, notamment:

  • Adopter et promouvoir au niveau de la consommation le principe des 6R: Refuser, Réduire, Réutiliser, Réparer, Recycler, Revaloriser.
  • Mettre en place et encourager des initiatives locales d’économie collaborative: “repair-cafés” (https://www.echofab.quebec/2017/07/19/2e-edition-repair-cafe-ete-2017/)  bibliothèques d’outils ou d’objets, etc.

 Prenons un peu de perspective. 

Nos “tas” deviennent certes de plus en plus hauts et nombreux, mais plusieurs inconnues demeurent. La plus importante réside dans les carences de nos inventaires, et ce, dans la plupart des secteurs. La seconde, non moins importante, se rapporte aux effets cumulatifs et à long terme de la dissémination de nos déchets dans la biosphère, laquelle reste inquiétante sous différents angles (santé, fertilité, productivité), et son rôle dans l’extinction massive d'espèces.

 

Édition numérique de l'aut'journal  https://campaigns.milibris.com/campaign/608ad26fa81b6a5a00b6d9fb/

 

Tout cela ne doit pourtant pas nous faire oublier que le dépotoir le plus important est celui constitué par notre atmosphère. En tant que résident.e.s du Québec, nous produisons beaucoup plus que 0,7 tonne de déchets transportés dans les lieux d’enfouissement: en moyenne, le Québécois rejette dans l'atmosphère entre 10 et 20 tonnes de CO2 annuellement, selon que l’on  tienne compte, ou non, des émissions issues de la consommation de biens fabriqués ailleurs (https://www.lesoleil.com/opinions/point-de-vue/en-as-tu-vraiment-besoin-notre-consommation-doit-respecter-les-capacites-de-la-planete-22033a3aa8b412dd67086411c8c1bd68). Mais qu’ils soient émis en Asie ou ici, ces GES affecteront le climat de la même manière.

 Parce qu’il est invisible et inodore, on présume que le CO2 n’est pas un déchet dangereux.

Mais nous avons tort. L’urgence climatique est là, et plus “pesante” encore...

 (Tiré de la Fiche C-DUC 6 du Plan de la DUC (https://a2c639c1-57b2-4215-ba22-5be49c1b1847.filesusr.com/ugd/bf4f35_4c4e92db8665434287091e5653b03981.pdf )

 * Membres du regroupement Des Universitaires (https://desuniversitaires.org/)

 Questions ou commentaires? (mailto:info@desuniversitaires.org)


Ce texte fait partie d’une série de 15 articles qui visent à faire connaître le Plan de la DUC, élaboré par l’équipe de GroupMobilisation (GMob) dans le cadre de la «Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique »( https://a2c639c1-57b2-4215-ba22-5be49c1b1847.filesusr.com/ugd/bf4f35_3d32dfa3f9d947999a0071e9d220203f.pdf ), qui a été reconnue par 525 municipalités représentant 80% de la population québécoise.