Le pied à Papineau

2021/05/13 | Par Robin Philpot

Pour le bien de la terre et contre les conflits d'intérêt : Louis Robert;

Robin Philpot

« Ce n’est pas tant que les lobbys [des entreprises vendeuses de pesticides] sont puissants, c’est la vigilance de nos institutions qui fait défaut. » C’est leur mollesse dans la défense de l’intérêt public en agriculture, selon Louis Robert, auteur du livre Pour le bien de la terre, une formidable contribution qui sort du ronron des satisfaits.

Il aborde la question du glyphosate mais aussi celle des néonicotinoïdes qui font souvent la manchette et continue à être utilisées même s'il y a une étude québécoise qui prouve qu'elles sont inutiles.

Alors qu'on oppose souvent agriculture bio et rendement agricole, comme s’il s’agissait de deux concepts contradictoires, Louis Robert insiste qu’il n’y a rien qui prouve que l’agriculture bio ne peut pas avoir un rendement similaire à l’agriculture conventionnelle. Mais il précise qu'il n'est pas nécessairement pour ou contre le bio, notant que l'agriculture conventionnelle fait beaucoup de progrès.

Dans son livre, Louis Robert se désole de l'acceptation par nos institutions de conflits d'intérêt évidents de certains agronomes employés des entreprises de pesticides, mais se console ne citant Upton Sinclair: « Il est difficile d’amener une personne à comprendre quelque chose quand son salaire dépend de son refus de le comprendre. »

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Édition numérique de l'aut'journal  https://campaigns.milibris.com/campaign/608ad26fa81b6a5a00b6d9fb/

 

Les Colombiens se révoltent malgré la répression: entrevue Romain Migus

Il y a crise en Colombie, pays de plus de 50 millions d’habitants, mais elle ne date pas d’hier et elle ne se résoudra pas de sitôt, selon Romain Migus animateur de Les 2 Rives, plateforme francophone sur l’Amérique Latine et les Caraïbes.

La crise actuelle, selon Romain Migus, découle d'une histoire de 200 ans de domination d'une oligarchie qui a trahit le mouvement de libération dirigée par Bolivar. Il explique aussi la nature du régime actuel dont la politique s'appelle l'uribisme, d'après l'ancien président Alvaro Uribe Velez. En gros, il s'agit d'une partie de l'oligarchie foncière alliée aux narco-mafieux. L'actuel président Duque est un fidèle d'Alvaro Uribe Velez.

C'est l'armée, la police et des paramilitaires qui travaillent main dans la main pour réprimer la révolte, dont la cause immédiate est une réforme fiscale visant à appauvrir de grands pans de la population colombienne.

Quant au rôle que Washington donne à la Colombie, Romain Migus note que ce pays n'est ni plus ni moins que « un porte-avion » des États-Unis qui possèdent 7 bases militaires sur son territoire. Il rappelle que la Colombie a un statut de partenaire associé de l'OTAN, seul pays de l'Amérique latine à avoir un tel statut. (Un défi à la géographie parce qu'il ne se trouve pas dans l'Atlantique du Nord.)

Il présente aussi une comparaison entre la Colombie et le Venezuela quant à la gestion de la pandémie: catastrophe en Colombie; réussite remarquable au Venezuela.

Pour écouter l’entrevue, cliquez ici.