Rouler à tombeau ouvert vers le troisième lien

2021/05/20 | Par Sylvie Woods

Le 2 novembre 2019, Radio-Canada transmettait la synthèse d’une étude d’un groupe de chercheurs indépendants du Climate Central (www.climatecentral.org) qui révélait ceci : « Dans la région de Québec, même les projections les plus optimistes de Climate Central indiquent que plusieurs quartiers seront sous les eaux chaque année d’ici 2030, contrairement aux mesures précédentes (de la NASA). Le Vieux-Québec-Montcalm n’y échappe pas, tout comme une bonne partie de Limoilou. D’ici 2100, le quartier Vanier serait aussi inondé, alors que Saint-Roch se retrouverait partiellement sous les eaux, sauf si la pollution diminue. »

Malgré la réalité du réchauffement climatique, de la destruction de la biodiversité qui lui est directement associée et de la pandémie qui sévit mondialement, la CAQ et son ministère des Transports (MTQ) roulent à tombeau ouvert vers le troisième lien, dans leur vision en tunnel, c’est le cas de le dire!

Le gouvernement caquiste et sa Classe affaires veulent « aller de l’avant » en nous ramenant 60 ans en arrière leur projet pharaonique autoroutier sous l’eau, rivalisant avec les projets de toute-puissance à la chinoise.

Tout comme en 2009 à Montréal, lors du BAPE de la reconstruction du complexe Turcot, le MTQ promet encore des voies réservées pour de belles autobus électriques qui viendront occasionnellement décorer les six voies qui pourront toujours être converties pour du tout- à- l’auto, au besoin.

Il y a déjà une décennie, face aux inquiétudes des citoyens présents à ce BAPE en regard de la hausse du CO2 et de l’amplification du réchauffement climatique, le MTQ brandissait cette lubie que le parc automobile en 2016 serait entièrement électrifié...

Quand on désire aller à toute allure, la vision s’embrouille dans le tunnel: de nouveau la réalité c’est qu’au 31 décembre 2020, il y avait 91,826 véhicules électriques sur les routes du Québec, sur un total de 6,6 millions de véhicules de toutes sortes (voitures, camions, scooters, motoneige, etc.) selon les statistiques de la SAAQ de 2019.

En 2021, à l’heure de l’Anthropocène, avec une empreinte écologique de 5 planètes, le gouvernement du Québec voudrait faire accepter ce projet autoroutier, qui serait finalisé en 2032 au coût approximatif de 8 à 14 milliards, comme devant « réparer une erreur historique », alors que ce gouvernement s’apprête à précipiter une partie du Québec dans des catastrophes déjà annoncées et commettre l’irréparable.

 

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