Un virage écologique aux frais des banques, pas des contribuables

2021/09/10 | Par Bloc Québécois

Alors que le milieu financier torontois croule sous les investissements à faible rendement dans les énergies fossiles, l’équipe économique du Bloc Québécois propose de lancer une véritable finance verte en poussant les banques à investir massivement dans la relance écologique, les énergies propres, les technologies vertes et l’efficacité énergétique. L’escouade bloquiste est composée de quatre économistes : Gabriel Ste-Marie, député de Joliette, Alain Therrien, député de La Prairie, Nathalie Sinclair Desgagné, candidate dans Terrebonne, et Jean-Denis Garon, candidat dans Mirabel.

« Identifions les vrais problèmes. Depuis l’Accord de Paris de 2015, pendant que les Québécois se demandent ce qu’ils peuvent faire pour freiner les changements climatiques, les banques de Toronto ont investi 700 milliards $ dans les hydrocarbures. Leurs capitaux sont captifs de ce secteur en déclin, alors qu’il faut vite investir dans le virage vert pour ne pas rater la course mondiale à l’innovation. La finance doit se diversifier et contribuer à l’essor économique du Québec en redirigeant graduellement, méthodiquement, mais massivement ses investissements vers les secteurs à fort potentiel de relance écologique. Les contribuables n’ont pas à assumer seuls ce fardeau », a déclaré M. Ste-Marie.

« Le Bloc Québécois propose de prudemment, mais effectivement tordre le bras des banques pour leur faire prendre le virage vert. D’abord, nous déposerons un projet de loi pour obliger les banques à être transparentes sur les sommes qu’elles ont placées dans les énergies fossiles et sur le poids que ces investissements représentent sur leur bilan. Notre projet de loi imposera aussi de nouvelles règles climatiques aux banques, comme cesser de financer tout nouveau projet pétrolier, et soumettre un échéancier pour sortir complètement des énergies fossiles. Parallèlement, le fédéral devra rediriger l’épargne en rendant les REER et les fonds de pension verts plus attrayants que les investissements sales. On pourrait ainsi dégager des dizaines de milliards qui s’additionneraient au soutien de l’État afin d’accélérer drastiquement le virage vert », a annoncé M. Therrien.

La plateforme libérale énonce que le parti souscrit au principe de la finance verte, sans détailler son intention. Le NPD propose que le virage vert soit entièrement financé par les contribuables en redirigeant dans une « banque du climat » les fonds publics actuellement dédiés à la Banque de l’infrastructure. Le Parti conservateur ne propose pas de rediriger l’investissement dans d’autres domaines que les énergies fossiles. 

Le Bloc Québécois propose de mettre à contribution les investissements des banques. Depuis l’Accord de Paris en 2015, les cinq grandes banques canadiennes ont injecté 694 milliards $ dans les combustibles fossiles, les plaçant toutes dans les 25 plus grands investisseurs au monde du secteur. Or, en septembre 2020, la Banque des règlements internationaux publiait un rapport confirmant que c’est dans les énergies fossiles que se trouve la plus grande concentration « d’entreprises zombies », des entreprises lourdement endettées qui peinent à respecter leurs échéances et qui donc innovent peu, investissent peu et déclinent lentement, mais inexorablement.

« Le Canada est le pire pays au monde, avec l’Australie, en ce qui a trait au poids des dettes de ce type d’entreprises sur le bilan des banques. 30 % des entreprises cotées en bourse au Canada sont des « entreprises zombies ». La redirection graduelle et responsable de ces actifs vers la relance écologique est incontournable tant pour le milieu financier que pour l’économie québécoise », a expliqué Mme Sinclair Desgagné.

À titre d’exemple, la Norvège a annoncé en 2019 son intention de se retirer définitivement des énergies fossiles par l’entremise de son fonds souverain. Une étude de la firme d’analystes financiers Global SWF, publiée en juin dernier, concluait que si ce fonds s’était départi de ses actifs fossiles dès 2016, après la conclusion de l’Accord de Paris, au profit d’actifs dans le domaine des énergies renouvelables, il vaudrait 126 milliards $US de plus aujourd’hui.

« Le Canada a deux options. Rater le virage vert en restant enlisé dans les dettes contractées par les pétrolières auprès des banques, ou accélérer le virage écologique avec une finance verte, en poussant les banques vers l’innovation au Québec, créatrice de richesse dans toutes nos régions à même notre énergie propre, notre savoir-faire, nos centres de recherche et nos entreprises. Qui eut cru que l’avenir de la finance de Toronto, c’était la vision d’un nationalisme économique vert au Québec que promeut le Bloc Québécois? », a conclu M. Garon.
 

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