Halte au surfinancement des institutions de l’anglosphère

2023/03/22 | Par MQF

Dans un texte publié sur son site Internet, le Mouvement Québec français (MQF) exhorte le gouvernement Legault à honorer sérieusement sa promesse de « renverser le déclin du français », en cessant de se faire le commanditaire béat, à même nos impôts, de la surcroissance effrénée des grandes institutions de langue anglaise au Québec, vecteur no 1 de l’anglicisation de Montréal.

Le MQF presse les ministères concernés de régler une fois pour toutes l’iniquité historique à la source de ce phénomène délétère, soit l’avantage structurel, financier et, disons-le, colonial dont jouit l’anglosphère aux dépens de la francosphère au Québec. À la lumière de nouvelles données accablantes mettant en évidence le déclassement de l’UQÀM par rapport à Concordia (à paraître dans L’Action nationale), il incombe à nos dirigeants d’élaborer sans attendre une stratégie globale en vue de combler le déficit de « complétude institutionnelle » dont souffrent toujours nos établissements français par rapport aux établissements anglais, en regard de notre réalité démolinguistique et des principes de la loi 101. Dans le cas des universités, ce déficit s’évaluait, en 2017-2018, à 1,5 milliard $ par année.

Le président du MQF, Me Maxime Laporte a fait valoir : « Par la faute de nos dirigeants, qui ont complètement perdu de vue la dimension institutionnelle du combat national, Montréal se trouve aujourd’hui au point de bascule linguistique. Au-delà des discours éoliens de la CAQ sur l’amour de la langue, ce consentement servile à l’hypertrophie de l’anglosphère, dont le Québec français fait chaque jour les frais, contredit tous nos efforts de décolonisation déployés depuis le siècle dernier. Slowly but surely, c’est le rêve de Durham qui est en voie de s’accomplir, à commencer par Montréal, alors que ce devrait être celui de Laurin. »

En 2017-2018, par exemple, sur l’ensemble des subventions et des droits de scolarité engrangés par les universités québécoises, le réseau anglais recevait une part équivalant à 3,7 fois le poids démographique des anglophones. Ces revenus correspondaient à une valeur de 16 095$ par étudiant équivalent temps plein pondéré (EETP), comparativement à un maigre 12 507$/EETP pour les universités françaises, soit 28,7% moins. En considérant uniquement les établissements sis dans l’île de Montréal, le chercheur Frédéric Lacroix a démontré qu’en 2019-2020, un étudiant fréquentant une université anglaise bénéficiait indirectement de 56% de plus d’investissements en immobilisation de la part du seul gouvernement du Québec, qu’un étudiant évoluant en milieu francophone.

En plus d’être discriminatoires, ces iniquités font systématiquement pencher le rapport de forces en faveur de l’anglosphère, qui gagne ainsi en puissance et en attractivité aux dépens de la francosphère. C’est donc sans surprise que l’anglo-normativité triomphe de plus en plus de la franco-normativité dans la région métropolitaine. Il en résulte une régression du statut et de la vitalité du français comme langue commune et langue de l’intégration.

Pour lire la déclaration dans son intégralité, rendez-vous sur le site du MQF : quebecfrancais.org

Pour lire le texte : https://quebecfrancais.org/budget-2023-24-halte-au-surfinancement-des-institutions-de-langlosphere-aux-depens-du-quebec-francais/