Chantier de la Davie : Le combat des indépendantistes récompensé

2023/04/05 | Par Guy Roy

Après l’exclusion du Chantier Davie de la Stratégie nationale de construction navale par les Conservateurs de Stephen Harper, le député bloquiste Michel Boudrias n’a pas ménagé ses efforts pour dénoncer l’injustice que les Libéraux fédéraux prétendent aujourd’hui corriger.

Il a fallu des années de protestations et de manifestations de la part des indépendantistes aux côtés de la population pour que le fédéral agisse. Des ministres libéraux se sont succédé à la tête du gouvernement Trudeau avant que le processus de reconnaissance du chantier n’aboutisse. Un fort lobby des chantiers Irving de Halifax et Seaspan de Vancouver auprès du ministère des Approvisionnements et Services visait à continuer d’exclure la Davie de la Stratégie nationale. Les indépendantistes, grâce à leurs efforts, en seront venus à bout.
 
Ce n’est nullement le travail des ministres libéraux, comme certains l’entendent, mais l’acharnement des indépendantistes et l’indignation des Québécois, qui n’auraient pas accepté l’injustice flagrante du Canada tout entier envers la Davie, qui ont fait débloquer les choses. Ces ministres fédéralistes ont mis deux mandats complets pour corriger le tir et n’y sont parvenus qu’à la suite de pressions incessantes des indépendantistes du PQ et du Bloc.
 
Amir Khadir a, le premier, présenté une motion à l’Assemblée nationale pour le rapatriement du Diefenbaker au Québec après que les chantiers de Seapan aient abandonné le contrat. Jean-François Lisée et Véronique Hivon se sont présentés sur la colline parlementaire, à Ottawa, en pleine campagne électorale nationale, pour revendiquer notre juste part des contrats de la Stratégie nationale de construction navale, part qui se doit d’être proportionnelle aux impôts que le Québec envoie à Ottawa. À Lévis, les membres du PQ ont participé à une manifestation de 1000 personnes et distribué aux ouvriers des autocollants revendiquant cette « juste part » qui nous revenait.
 
Après Michel Boudrias, la députée bloquiste de Beauport-Limoilou, Julie Vignola, a pris la relève à la Chambre des Communes pour talonner le gouvernement libéral sur son inertie face à l’injustice. Ce n’est qu’à la suite de ce travail acharné que le processus de reconnaissance de la Davie, longtemps retardé par les lobbys de Halifax et de Vancouver, a finalement abouti.
 
Ce travail a fait valoir que l’injustice du fédéralisme aurait servi à promouvoir la rupture avec lui devant l’indignation populaire. Les ministres libéraux et monsieur Drainville ont beau jeu de faire valoir leurs interventions, mais sans les indépendantistes pour les talonner, les Québécois et les Lévisiens auraient essuyé le refus habituel du fédéral dans la répartition de contrats qui auraient continué de gaver les chantiers de l’ouest et de l’est du Canada.