Un portrait de l'aide à domicile

2023/06/09 | Par IREC

Le 3 avril dernier, l'IRÉC publiait un important rapport de recherche sur les entreprises d'économie sociale en aide à domicile (EÉSAD). Adoptant une perspective monographique, ce rapport rédigé par Robert Laplante, David Dupont et Marie-Ève Huot brosse un portrait des réalisations inspirantes du réseau des EÉSAD auprès des personnes âgées.

Pour ce faire, le document rapporte quatre cas d’EÉSAD qui se sont particulièrement démarqués et qui illustrent à leur manière le fort potentiel de l’économie sociale et sa capacité de produire des réponses adaptées aux besoins grandissants créés par le vieillissement de la population. Ces entreprises sont : la Coopérative de soutien de Laval, Coup de main à domicile, Aide chez soi et la Coopérative de solidarité de services à domicile du Royaume du Saguenay.

Notre rapport montre que la réponse du Québec en matière d’aide à domicile supporte mal la comparaison avec les pays de l’OCDE. En cette matière, un rattrapage majeur s’impose et cela pourrait être l’occasion de faire de l’économie sociale le socle du modèle québécois d’aide à domicile et d’accompagnement du vieillissement. En effet, le recours aux EÉSAD est le meilleur moyen de contrer l’accroissement des inégalités que provoquent inévitablement les solutions commerciales tournées vers la captation de la demande solvable.
 
Le vieillissement dans une perspective régionale

Les caractéristiques démographiques du vieillissement varient substantiellement d’une région à l’autre. Ces variations sont symptomatiques des contextes de développement très contrastés pour les EÉSAD. Or, on observe que les besoins vont grandir très rapidement et la capacité des milieux d’y répondre va connaître des contraintes majeures. Ces contrastes laissent poindre une véritable crise sociale dans plusieurs régions.
 
Des idées pour améliorer les choses
Le rapport avance plusieurs idées constructives pour améliorer le sort des aînés. Il propose notamment :

  • de réviser des critères du Programme d'exonération financière pour les services d'aide domestique (PEFSAD) par l'ajout d’une grille d’évaluation des besoins ;
  • de bonifier et améliorer le PEFSAD pour que les personnes puissent utiliser les services dont elles ont réellement besoin pour assurer leur maintien à domicile ;
  • de financer de manière stable et durable les EÉSAD notamment pour l’embauche de personnel ;
  • de valoriser le métier d’aide à domicile et la formation qui s’y rattache ;
  • d’élargir les collaborations avec les OMH, les ONBL d’habitation ou les petites résidences privées pour aînés et
  • d’établir des plans d’action régionaux en soutien à domicile, qui concerteraient les initiatives en place et éviteraient les chevauchements.

et pour mobiliser les forces vives...

Enfin, le rapport suggère aussi des façons de mobiliser le milieu pour affronter les défis du vieilissement. Il faut :

  • sortir du cadre hospitalo-centrique puisque la vieillesse n’est pas une maladie ;
  • réunir l’ensemble des acteurs: optimiser et concerter leurs actions ;
  • favoriser la concertation entre les nombreuses initiatives dispersées ;
  • se donner des modèles d’action en lien avec le milieu ;
  • favoriser une approche, l'organisation d'assises régionales et
  • emprunter une destination, celle d'un Sommet national.

 
Consultez le rapport de recherche