Godin, le film : un puissant antidote à la pensée Legault

2011/02/28 | Par Robin Philpot

Quand, en 1986-1987, Pierre-Marc Johnson cafouillait avec son « affirmation nationale », c’est Gérald Godin qui a sonné la charge aboutissant, dans les jours suivant le décès de René Lévesque, à la démission de Pierre-Marc Johnson et au retour en politique de Jacques Parizeau.

Aujourd’hui, près de 25 ans plus tard, c’est à titre posthume que Gérald Godin, par le entremise de l’excellent film portant son nom du réalisateur Simon Beaulieu, nous fournit le meilleur antidote contre la pensée de François Legault, qui, faut-il rappeler, appuyait Pierre-Marc Johnson en 1987.

En ces jours où on parle de courage et de gens qui se renient et qui renient leurs convictions, Godin le film arrive à point nommé. Quelle confiance que Godin démontre dans le peuple québécois quand, devant une foule nombreuse, il proclame, « Sans vous, je ne suis rien. Avec vous, nous pouvons tout! » Et de se rappeler comment il a sonné la charge contre Pierre-Marc Johnson : Assez, c’est assez, disait-il, les REA, les RÉER, les MBA – un peu de peu de contenu s’il vous plaît.

Quelle leçon de courage de le voir se battre avec conviction pour l’indépendance malgré une maladie affligeante jusqu’aux derniers jours de sa vie. Quel effet tonique de le voir refuser le cynisme politique ambiant et de garder vivants les rêves d’un peuple, plutôt que de succomber au cynisme et de mettre les rêves de côté — tout en demandant à tout le peuple de faire pareil — car, semble-t-il, seulement 45% seraient prêts à voter pour l’indépendance.

Une chance que les Godin, Lévesque, Laurin, Parizeau, Bourgault n’ont jamais raisonné comme le fait François Legault, eux qui ont gardé le cap alors que le peuple québécois était bien moins gagné à la cause qu’aujourd’hui.

Merci à Gérald Godin et au réalisateur Simon Beaulieu de nous le rappeler avec brio.

http://www.godin-lefilm.com/