Des subventions supplémentaires de 36,5 millions $ accordées à Énergir

2018/03/30 | Par RVHQ

Dans la foulée de la publication du budget 2018-2019 aujourd’hui, le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) dénonce les subventions supplémentaires de 36,5 millions $ que le gouvernement du Québec prévoit accorder à Énergir (anciennement Gaz Métro) pour l’extension du réseau gazier, sous le prétexte que le gaz naturel serait une « énergie de transition ».  « En réalité, le gaz naturel est une énergie de transition... vers la catastrophe climatique », réplique Carole Dupuis, coordonnatrice générale du RVHQ.  On sait en effet aujourd'hui que ce combustible fossile, formé à 95 % de méthane et majoritairement issu du schiste, contribue autant que le diésel ou le mazout au réchauffement climatique. « Nous sommes scandalisés de voir le gouvernement dilapider ainsi l'argent des Québécoises et Québécois dans une énergie fossile qui nous tire en arrière plutôt que de l'investir dans la vraie transition. »

Les 36,5 millions $ annoncés aujourd'hui s’ajoutent aux 44,9 millions $ déjà affectés à l’extension du réseau d’Énergir dans les régions de Bellechasse, de Thetford Mines, de la Beauce et de Portneuf, peut-on lire dans le cadre financier détaillé du ministre des Finances Carlos Leitao. Ils serviraient à étendre le réseau gazier en Montérégie, en Estrie et en Chaudière-Appalaches, et à étudier  le prolongement potentiel du réseau gazier au Saguenay–Lac-Saint-Jean. 

« C’est donc 81,4 millions $ que le gouvernement Couillard veut donner à Énergir pour l'aider à gonfler la demande de gaz naturel au Québec, au détriment de nos objectifs climatiques, s'insurge Rosalie Laframboise, coordonnatrice générale adjointe. Sans compter les programmes de subvention à la conversion au gaz naturel pour le chauffage ou le camionnage, entre autres. Si monsieur Couillard voulait mousser la consommation de gaz naturel pour justifier son intention d'autoriser les forages et la fracturation au Québec, il ne s'y prendrait pas autrement », fait-elle remarquer.

L'annonce de ces nouveaux investissements gaziers survient à peine quelques jours après la publication du bilan de mi-parcours du Plan d'action 2013-2020 sur les changements climatiques, qui  révélait la piètre performance du Québec en matière de réduction des gaz à effet de serre. Ce bilan précisait que les efforts de réduction déjà prévus nous feraient rater la cible 2020 de plus de 50 %, ce qui a amené la ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la  Lutte contre les changements climatiques, Isabelle Melançon, à s'engager à intensifier les actions et les investissements pour favoriser une baisse des GES.   « Le gouvernement doit être cohérent et éliminer toutes subventions au gaz fossile, qu'elles proviennent du Fonds vert, du Fonds Capital Mines Énergie ou de programmes fiscaux. Il doit investir les sommes libérées dans des actions qui nous rapprochent de nos buts au lieu de nous en éloigner », conclut madame Dupuis.