Sommet de Québec : Veut-on réellement sauver les océans ?

2018/06/07 | Par Fédération des Vietnamiens

Le 9 juin prochain, en marge du Sommet du G7, le premier ministre Justin Trudeau présidera un sommet sur la Santé des Océans dans la Ville de Québec. La Fédération des Vietnamiens du Canada dénonce le fait que le premier ministre du Vietnam, Nguyen Xuan Phuc, - dont les frasques en matière de droits humains environnementaux sont révoltantes - figure parmi la liste des invités.

En 2016, le Vietnam subit le plus grand désastre écologique de son histoire, causé par l’aciérie Formosa qui déverse de grandes quantités de toxines dans l’océan Pacifique, tuant massivement tout l’écosystème marin bordant 250 km de côtes au Centre Vietnam. Cent tonnes de poissons empoisonnés au phénol, au cyanure et autres métaux lourds s’échouent sur les rives. Plutôt que de prêter assistance à la population, le gouvernement de M. Nguyen Xuan Phuc empoche les sommes versées en réparation par la compagnie et permet à cette dernière de continuer ses activités polluantes, sans aucune mesure de nettoyage. De nombreux résidants, privés de leur moyen de subsistance, se voient forcés de quitter la région alors que ceux qui osent dénoncer sont durement réprimés.

« La gestion de ce désastre par le gouvernement de Nguyen Xuan Phuc s’oppose foncièrement aux valeurs démocratiques et environnementalistes canadiennes, explique Dinh Huy Duong, porte-parole de la Fédération des Vietnamiens du Canada. En ce sens, nous sommes perplexes face à l’invitation lancée par M. Trudeau au premier ministre vietnamien. Celle-ci risque d’entacher la crédibilité du Canada comme leader mondial pour la préservation de l’environnement. Nous voulons aussi éviter que l'argent des contribuables canadiens serve à financer des gouvernements corrompus, officiellement pour des fins environnementales nobles, mais dont la gouvernance réelle est tout à fait contraire aux principes annoncés ». Il faut également souligner que le Canada est un important importateur de poissons en provenance du Vietnam, des poissons dont l’innocuité pour la consommation est loin d’être assurée (voir la pétition déposée à la Chambre des Communes à ce sujet).

Si le gouvernement Trudeau était vraiment sérieux dans sa volonté de préserver la santé des océans, tout comme celle de sa population, il devrait braquer les projecteurs mondiaux sur le désastre Formosa qui sévit encore toujours au Centre Vietnam. Il devrait demander des comptes au gouvernement vietnamien et l’envoi d’observateurs internationaux sur place. Ainsi il contribuerait à la récupération de cette région de l’océan Pacifique et à assurer l’innocuité des poissons importés ici pour notre consommation.