Du danger d’être à la merci de Facebook, Google

2023/12/06 | Par Pierre Dubuc

L’aut’journal subit, comme les autres médias, une baisse de fréquentation importante sur son site web à la suite de la décision de Meta (Facebook) de ne plus relayer les articles des médias canadiens – ce qui inclut L’aut’journal – pour protester contre le projet de loi sur les nouvelles en ligne (C-18) du gouvernement canadien. Cette législation forcera les géants du web à verser une compensation aux médias d’information pour la publication de leurs contenus en négociant des ententes de partage de revenus.

Nous sommes victimes de cette situation, même si nous savons que les critères définissant les médias d’information admissibles excluront des médias indépendants comme L’aut’journal.

De plus, il n’est pas certain, si jamais une entente est conclue entre Meta et le gouvernement, que l’achalandage reviendrait à la situation antérieure. Le site web américain progressiste The Intercept nous informe qu’il est victime lui aussi d'une chute de fréquentation, bien qu’il n’y ait pas de projet de loi similaire à celui du Canada aux États-Unis.

La fréquentation du site The Intercept par l’intermédiaire de Facebook a chuté de moitié depuis un an et les visites sur sa propre page Facebook de 83 % !

Ils en attribuent la cause à la politique de Facebook qui considère qu’il n’est pas rentable que les usagers consacrent trop de temps à lire de longs articles plutôt que de surfer sur Facebook et être en contact avec plus de publicités. Les algorithmes sont programmés en conséquence.

S’ajoute à cela le fait que les annonceurs – qui sont les véritables clients de Facebook – sont terrifiés à l’idée que leur publicité se retrouve associée à du contenu politique controversé, comme actuellement la couverture progressiste des attaques d’Israël à Gaza.
 

Un sérieux avertissement

Cela devrait être un avertissement aux groupes, syndicats et partis politiques progressistes qui misent essentiellement sur les réseaux sociaux pour diffuser leurs idées et mobiliser leurs membres et la population.

Facebook, Instagram, Google, etc. peuvent fermer rapidement le robinet et Elon Musk, le propriétaire de X (l’ancien Twitter), a annoncé ses couleurs en rétablissant le compte de Donald Trump.

Il ne faudrait pas avoir la naïveté de croire qu’une campagne référendaire pour l’indépendance du Québec serait nécessairement bien accueillie sur ces réseaux sociaux. Le risque est de se retrouver à leur merci.

Cela nous conforte dans notre décision de poursuivre la publication de la version papier de L’aut’journal.

Nous ne savons pas quel est l’avenir des réseaux sociaux, mais nous constatons actuellement une baisse du volume de clics sur notre page Internet, ce qui restreint le nombre de personnes que nous pouvons solliciter pour nous soutenir.

Nous vous invitons à vous abonner, adhérer aux AmiEs de L’aut’journal, ou à acheter nos publications… et à fréquenter notre site Internet : lautjournal.info

La liberté de presse a un prix !