10 milliards $ pour combler le déficit social

 

Pour la seule année 1999-2000, au Québec, nous avons payé aux deux paliers de gouvernement 20 milliards $ de plus en impôts et taxes qu'en 1993-1994 0 zéro $ est allé aux dépenses sociales, 20 milliards $ au paiement de la dette. En 2000-2001, avec le dernier budget Martin/Landry, le premier de l'après déficit zéro, une bonne partie des surplus accumulés sera engloutie dans une baisse accrue des impôts des mieux nantis, qui paient de moins en moins d'impôts, et ce au mépris des besoins urgents en services à la population.

Les investissements réels dans la santé et l'éducation sont des grenailles par rapport à l'ampleur des coupures des dernières années. Le reste n'est que prévisions et spéculations pour les trois ou quatre prochaines années 0 une nouvelle stratégie peu contraignante, nos ministres de la haute finance pouvant toujours s'abriter derrière les réalités changeantes pour modifier leur tir…

Dans la réalité concrète cependant, celle qui compte au quotidien, plus du quart des impôts et des taxes est gaspillé à payer les seuls intérêts sur la dette publique 0 cette année l'État québécois y consacrera plus de 7,5 milliards$. Un montant versé, sans autre question, dans les poches pleines d'une poignée de milliardaires de la planète.

L'autre option

Pourquoi alors, dans une perspective d'un projet de société foncièrement émancipateur et libérateur, ne pas cesser le paiement des intérêts sur la dette publique et le paiement de la dette tout court, sinon en viser l'annulation pure et simple? Ou, à tout le moins, déclarer un moratoire sur les paiements de la dette jusqu'à l'atteinte, par exemple, du plein emploi socialement partagé (diminution et partage du temps de travail sans perte de salaire)? Bref, cela permettrait d'utiliser cette part importante des revenus de l'État pour combler le déficit social, notamment par 0

• davantage de postes à temps plein et de meilleurs salaires dans le secteur public;

• l'équité salariale pour les femmes;

• de meilleurs soins aux malades et aux personnes âgées;

• un réseau élargi de garderies et des maisons de refuge pour les femmes victimes de violence;

• les équipements accrus dans nos institutions d'enseignement, plus de bourses et une véritable gratuité scolaire;

• de véritables programmes de création d'emploi pour les jeunes;

• des revenus décents, des logements sociaux et davantage de programmes de formation;

• un meilleur transport public;

• une véritable politique énergétique et de recyclage;

• une agriculture, des pêcheries et une foresterie durables.

Aux plans national et international

Dans le même sens, outre ce gel du paiement de la dette, les sommes nécessaires à la réalisation de ces objectifs pourraient être dégagées notamment en imposant davantage les profits des compagnies, en haussant la progressivité de l'impôt personnel, en imposant les successions et en taxant la consommation de luxe.

Dès maintenant, c'est au moins 10 milliards $ qui pourraient être dégagés et investis de toute urgence.

Ne serions-nous pas mieux équipés alors pour lutter contre le libre-échange imposé par l'ALÉNA et l'OMC, contre les intérêts des banques et contre la mondialisation de la dictature du capital financier? En d'autres mots, pour lutter pour le développement des droits collectifs fondamentaux des peuples en général et pour une véritable souveraineté du Québec nouée dans une mobilisation de libération nationale et d'émancipation sociale?

C'est un peu à toutes ces questions que tente de répondre le dépliant du Parti de la démocratie socialiste 10 milliards $ maintenant pour combler le déficit social lancé il y a déjà un an…