Le toutou du rien

Le billet

Dieu est une notion vague dangereuse. Absolument masculine. Une façon de rendre les femmes éternellement inférieures. Elles ne seront jamais pape, papa, pope, pontife. Génétiquement et théologiquement, elles obéissent pense l’homme de la légende.

Un monde où l’égalité ne se partage pas. L’un doit régner sur l’autre. Et le mâle a décidé que... je déflore donc je suis. Et théologiquement : s’« IL » est, donc je suis un « il » plus petit.

Se pourrait-il que ni les modèles masculins ou féminins puissent servir à imaginer l’univers ? Et ses habitants. On utilise avec mépris le mot féministe. Claudel et Sartre sont-ils hoministes ? La théologie n’est pas une science. Elle est l’étude des questions religieuses, fondée sur les textes, les traditions et les dogmes. Un programme politique.

Mon père est plus fort que le tien de dire l’enfant et, devenu grand, il utilisera les mêmes arguments. Il se fera le défenseur obtus de tout programme infantile, politico-religieux. Il ira jusqu’à tuer, nous enseigne l’histoire, pour protéger l’image de la supériorité de ses croyances. Tout pour une image. Fausse s’il le faut.

Par définition, le religieux exploite les expédients. Les astuces, les combines abracadabrantes, les trucs, les prières, les incantations, les oracles. Les pythonisses et les devineresses prédisent, mais ne règnent pas. Elles sont aux services des contes et des comptines.

La théologie a été inventée pour que l’homme ne soit pas détrôné. La femme n’était pas sur un même pied. Il n’était pas grave pour elle de garder le second rang. La philosophie a été inventée pour que la théologie confirme la supériorité de l’homme sur la femme. Combien de siècles ? Combien de siècles de bêtises ?

Dieu est le toutou du rien. Un amuse-gueule, souvent. Les grands-prêtres, et les gros curés, sont fiers d’avoir exploité toutes les « Maries » misérables qui ont entretenu leurs presbytères comme des sous neufs. Les dieux ont su se faire raccommoder et laver leur linge sale tout au long de l’histoire assez sale. Notre préhistoire n’est pas terminée : elle se révèle lentement. Tristement.