À l’aide… délivrez-moi du Publisac

2007/08/13 | Par Pascal Grenier

Il y a quelques mois, le Groupe de simplicité volontaire de Québec effectuait deux petites enquêtes qui ont révélé qu’environ 30 à 50% des gens ne désiraient pas recevoir le Publisac distribué aux portes des maisons dans la région de Québec. C’est ainsi à environ 160 000 foyers que le Publisac est distribué inutilement deux fois par semaine.

D’un autre côté, nous avons évalué que la valeur du matériel publicitaire sous forme de papier imprimé pouvait s’élever à environ 5 à 7$ par semaine et par porte. Un simple calcul permet de déterminer qu’il se gaspille donc environ 50M$ en sacs de publicité inutiles chaque année dans notre région.

Publisac et récyclage

 Le Publisac présente un autre problème chronique et c’est les difficultés reliées à la récupération. En effet, lorsque ces contenants sont placés dans le bac de recyclage, la majorité des gens laissent tout le papier dans le sac de livraison. Ceci crée un problème important au centre de tri car le papier doit prendre une voie de recyclage différente de celle des sacs de plastique. Par conséquent, la contamination du papier par les Publisacs non triés par les employés sur les chaînes, diminue la qualité du matériel de recyclage vendu par le centre de tri.

Publisac et le journal de quartier

De plus, nos enquêtes ont démontré que beaucoup de gens qui reçoivent le Publisac ne désirent en fait que le journal de quartier qui y est inclus. Malheureusement, la multinationale Transcontinentale, qui possède la division Publisac, n’a jamais accepté de distribuer séparément le journal de quartier du reste du matériel publicitaire. Ceci multiplie d’autant cet immense gaspillage.

Difficultés à se débarrasser du Publisac

De nombreuses personnes se sont plaintes des difficultés de se débarrasser des Publisacs.
Personnellement, j’ai fait de nombreux efforts pour ne plus recevoir cette publicité encombrante, mais avec peu de succès. En effet, j’ai commencé par mettre un autocollant « Publicité… non merci » sur ma boîte aux lettres, ce qui a éliminé les livraisons pour quelque temps.

Ensuite, le Publisac a été accroché à la porte extérieure de mon portique. J’ai alors placé un autre autocollant juste au-dessus de la poignée de porte. Alors le foutu sac a été accroché après la porte du garage l’hiver dernier. Je me suis alors tourné vers la compagnie de distribution des Publisacs à Québec pour me faire proposer leur autocollant que j’ai apposé à deux endroits.

À mon grand désespoir, le Publisac a commencé à être livré par la porte avant au printemps. Même avec un autocollant au-dessus de la poignée de porte, il fut laissé sur une chaise extérieure sur la galerie. J’ai retéléphoné chez Publisac pour me plaindre à nouveau. On m’a assuré qu’on ferait le nécessaire. Or, cette fois, le camelot l’a tout simplement jeté sur la galerie face à la porte. Récemment, j’ai été conscient de la livraison et j’ai interpellé la jeune fille qui faisait la distribution. Je lui ai bien montré l’autocollant mais elle m’a simplement répondu, l’air éberluée « c’est la première fois que je fais ça et je ne sais pas ». Après observation, je conclus que c’est peine perdu car les camelots, souvent très jeunes, changent constamment.

En conclusion

Il faut vivre dans une société drôlement riche pour tolérer un tel gaspillage. Il faut aussi vivre dans une société drôlement insouciante de la protection de l’environnement pour endurer toute cette pollution associée à la production et à la disposition inutile de ce matériel. Il me semble que la Ville de Québec devrait intervenir pour réduire ces déchets inutiles. Le ministère du Développement Durable de l’Environnement et des Parcs devrait aussi agir à ce niveau, car le problème est provincial. Pour les gens qui utilisent le matériel publicitaire, c’est excellent. Toutefois, le gaspillage monstre associé à la distribution inutile est tout à fait inacceptable.
Finalement, je m’interroge sur la légalité du droit que possède la compagnie Publisac de venir déverser chez moi, de même qu’à tous les foyers, ce paquet de circulaires qui n’a été sollicité d’aucune façon et dont on nous oblige à faire la gestion. Quelqu’un, aidez-moi…

Pascal Grenier est responsable du Groupe de simplicité volontaire de Québec