Brèves syndicales

2012/09/21 | Par Maude Messier

Secteur de l’hôtellerie : 19 ententes à ce jour

L’entente survenue dans la nuit de lundi à mardi entre le syndicat des employés de l'hôtel Gouverneur Place Dupuis et la direction de l’établissement porte à 19 le nombre d’ententes conclues dans le cadre dans négociations coordonnées du secteur de l’hôtellerie à la CSN.

35 syndicats, représentant 5 500 travailleurs, prennent part à ce processus. Une majorité d’entre eux ont à ce jour renouvelé leur convention collective en conformité avec les revendications communes des syndicats, à savoir des hausses salariales annuelles de 3% sur quatre ans, une bonification de la part de l’employeur au régime de retraite (2%) et, surtout, une protection accrue des emplois.

Les ententes contiennent des clauses visant notamment à restreindre le travail pouvant être effectué par des cadres et à obliger l’affichage des postes vacants selon les statuts des différentes conventions collectives.

Par ailleurs, les programmes de services réduits d’entretien ménager des chambres, une tendance qui gagne de plus en plus d’hôtels, ne pourront pas s’effectuer aux dépens des heures travaillées par les travailleurs.

La CSN précise qu’une dizaine de syndicats sont actuellement en négociations. Six n’ont pas encore amorcé le processus, les conventions collectives venant à échéance plus tard.

Les travailleurs syndiqués de deux établissements montréalais, l’hôtel Espresso et le Maritime, sont toujours en lock-out, respectivement depuis le 16 août et le 1er septembre derniers.

Rappelons qu’en ce qui concerne l’hôtel Espresso, la Commission des relations du travail a accordé une ordonnance provisoire au syndicat, sommant l’employeur de cesser de recourir au service de briseurs de grève.

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Réseautage pour les travailleuses de la construction

Une cinquantaine de travailleuses de la construction, en provenance de partout au Québec, se réuniront cette fin de semaine à Drummondville pour échanger sur les difficultés et les réalités propres à cette industrie qui, encore aujourd’hui, n’accorde pas beaucoup de place aux femmes.

Au programme de ce tout premier forum initié par la CSN-Construction, il y aura des discussions sur le harcèlement sexuel, la discrimination basée sur le sexe et sur les différents recours possibles.

En plus de constituer un lieu d’échange, la mise sur pied d’un réseau de femmes permanent constitue également une façon bien concrète de préparer les revendications de la CSN-Construction en vue des négociations pour le renouvellement des conventions collectives de l’industrie qui débuteront en avril prochain.

Pour l’année 2011, les femmes ne représentaient que 1,3% de la main-d’œuvre de l’industrie de la construction au Québec. Sur 159 000 travailleurs, on comptait 2 067 femmes, ce qui place le Québec en bas de la moyenne canadienne.

À titre d’exemple, en Alberta, la représentation des femmes dans les métiers de la construction s’établit à un peu plus de 5%.

Comment se fait-il alors que le Québec fasse si piètre figure? La réponse du président de la CSN-Construction, Aldo Miguel Paolinelli, est grinçante : « Parce que cette industrie est misogyne, que la très grande majorité des entrepreneurs ne veulent pas des femmes dans la construction, que le placement syndical nuit à l'embauche des travailleuses et que les conditions de travail ne sont pas adaptées à la réalité de notre époque. S'il en était autrement, il y aurait beaucoup plus de femmes dans ce secteur et celles qui ont choisi d'y œuvrer y resteraient. »

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Obama peut souffler, les profs sont rentrés.

Les quelque 29 000 enseignants de Chicago en grève depuis le 10 septembre dernier sont retournés à leur classe ce mercredi après que les syndiqués se soient prononcés en faveur (98%) de l’entente mise sur table.

La discorde entre les parties émane de la volonté du maire de Chicago, et ex-chef de cabinet du Président Obama, Rahm Emanuel, d’imposer une réforme scolaire qui chamboulerait radicalement le système d’éducation, particulièrement l’évaluation des enseignants qui serait basé sur les résultats scolaires des élèves.

L’espace d’une semaine, tous les projecteurs se sont braqués sur Chicago pour voir comment chacune des parties arriverait à tirer son épingle du jeu. C’est que la réforme de Rahm Emanuel pourrait fort bien prendre racines ailleurs au pays.

Mais les syndicats, déterminés à ne pas tout perdre au change, sont montés aux barricades. C’était la première grève en 25 ans.

C’est finalement une entente aux allures d’un compromis qui a été conclue. Le contrat d’une durée de trois ans, avec une option pour une quatrième année, fera passer la journée d’école des élèves du primaire de six à sept heures par jour. Notons que Chicago, la troisième communauté éducative aux États-Unis, avait la journée d’enseignement la plus courte du pays. En compensation, les enseignants verront leur salaire bonifié de près de 17%.

La partie concernant les critères d’évaluation des enseignants selon le rendement des élèves demeure. Un processus d’appel sera toutefois mis sur pied. L’entente prévoit également que les postes créés par l’extension des heures d’enseignement seront comblés au moins à 50% par des enseignants mis à pied en raison de la fermeture d’une centaine d’établissements et qui se seront démarqués par leurs résultats aux évaluations.


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