Brèves syndicales

2012/11/02 | Par Maude Messier

Productivité, performance et minutage… des soins à domicile!

Québec. « C’est de la déshumanisation. Les personnes âgées ne sont pas des saucisses sur une chaîne de montage ! », de s’indigner le président Syndicat des professionnèles de la santé et des services sociaux (CSN), Danny Roy.

Les salariés du soutien à domicile du CSSS de la Vieille-Capitale, à Québec, rejettent les méthodes de « gestion du contrôle de la performance » qui s’apprêtent à être implantées dans leur milieu de travail.

D’après M. Roy, le CSSS de la Vieille-Capitale a octroyé un contrat à la firme de gestion-conseil Proaction ( http://lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=4137 ) qui dépassera, à terme, un million de dollars.

Une centaine de salariés et des représentants des trois syndicats présents dans ces établissements, affiliés à la CSN et à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), ont interpellé, jeudi soir, le conseil d’administration de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale et le conseil d’administration du CSSS.

« Les directions du CSSS sont bien les seules à vouloir aller de l’avant avec ce projet, il n’y a plus personne derrière elles. Les salariés, les intervenants, les syndicats et même le ministre de la Santé a émis des réserves, cette semaine, sur les utilisations douteuses de la méthode Lean. »

Le projet n’étant qu’à ses débuts au CSSS Vieille-Capitale, il est encore temps de changer de cap selon M. Roy. « Pourtant, le CSSS Québec-Nord, suite aux pressions des salariés et des syndicats, a mis de côté les outils de contrôle de Proaction pour se concentrer sur la réorganisation du travail, en collaboration avec les syndicats. »

Les syndiqués refusent de se voir imposer des critères de performance et de productivité appliqués à des chaînes de montage, d’être minutés lors des visites à domicile et d’être constamment contrôlés et surveillés.

Les syndicats demandent l’interruption du contrat avec Proaction, à l’instar de ce qui s’est fait au CSSS Québec-Nord, et une collaboration patronale-syndicale sur la réorganisation du travail.


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Les employés de BAnQ dans la rue

Montréal – Le personnel de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) a déclenché une grève d’une demie journée, mardi matin, pour protester contre la lenteur des négociations en vue du renouvellement de leur convention collective, échue depuis plus d’un an.

Les négociations, malgré la présence d’un conciliateur, sont au point mort. Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) estime avoir fait des concessions considérables, notamment sur les questions salariales et sur des avantages prévus dans la dernière convention. Il reproche à l’employeur de ne pas consentir les efforts nécessaires pour en arriver à un règlement.

La dernière offre patronale proposait des hausses salariales de 0,5% pour les deux premières années et de 1% pour la troisième, soit en deçà des conditions en vigueur pour l’ensemble de la fonction publique.

« Devant la position inflexible de ce dernier à la table de négociation, nos membres ont jugé qu'il était temps de hausser le ton », indique Lucie Martineau, présidente générale du SFPQ. Une rencontre entre l’employeur et le SFPQ est prévue le 5 novembre prochain.

Le SFPQ représente les 450 employés de BAnQ, dont la grande majorité travaille à la Bibliothèque Nationale, à Montréal.


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Grève chez Bombardier Transport

La Pocatière – Les quelque 330 travailleurs de Bombardier Transport, à La Pocatière, ont déclenché la grève générale jeudi matin. Une ligne de piquetage a été formée devant l’usine dès 7 heures.

L’intransigeance de l’employeur et son entêtement à ne pas vouloir aborder la question de la sous-traitance, chère à la partie syndicale, fait piétiner les pourparlers.

Le syndicat affirme avoir été surpris de l’attitude de l’employeur lors d’une rencontre de négociation mercredi, en présence d’un conciliateur. Persistant à ne pas vouloir aborder la question des régimes de retraite, de la sous-traitance et de répondre aux demandes syndicales, notamment sur les questions salariales, l’employeur a tout de même demandé des concessions sur la convention collective en vigueur.

Les travailleurs ont pris cette « rebuffade » pour un affront.

Leur convention collective est échue depuis l’automne 2011 et les négociations traînent en longueur depuis. Samedi dernier, les syndiqués ont voté en faveur d’un mandat de grève à 95,5%.

Le syndicat se dit disposé à poursuivre les négociations au cours des prochains jours.

C’est dans cette usine de Bombardier Transport que sont assemblées les nouvelles voitures du métro de Montréal.


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Négos dans l’hôtellerie : impasse à l’Hôtel des Seigneurs

Saint-Hyacinthe – Les quelque 180 salariés de l’Hôtel des Seigneurs, à Saint-Hyacinthe, ont déclenché la grève générale illimitée dimanche midi devant l’impasse des négociations avec leur employeur.

Le syndicat dispose d’un mandat de grève voté à 85%. 72 heures de grèves sporadiques ont été utilisées au cours des dernières semaines pour mettre de la pression sur cette négociation qui s’inscrit dans la négociation coordonnée du secteur de l’hôtellerie de la CSN. 22 établissements ont à ce jour conclu des ententes avec les syndicats.

La président de la Fédération du commerce CSN, Michel Valiquette, se dit étonné de l’intransigeance l’employeur. « Pourquoi l'entreprise Silverbirch, qui possède l'Hôtel des Seigneurs, refuse de s'entendre avec son syndicat à la table de négociation, alors qu'elle signe une entente de principe pour le Hilton Bonaventure sur la base du règlement de l'hôtellerie? »

Outre un rattrapage salarial de 0,60$ de l’heure, une couverture pour les soins dentaires et l’inclusion des pourboires dans le calcul des avantages sociaux, les négociations achoppent principalement sur la question de la protection des heures travaillées lorsqu’un programme d’entretien ménager réduit est implanté dans un établissement.

Ces programmes dits « écologiques », aussi appelés « Plans verts », proposent à la clientèle un entretien des chambres réduit en échange, par exemple, d’un coupon au bar de l’hôtel. La CSN réclame que ces programmes ne soient pas mis en place au détriment des salariés.

Ces négociations coordonnées regroupent 35 syndicats de la CSN représentant 5 500 travailleurs du secteur de l'hôtellerie dans les régions du Grand Montréal, de Québec, de l'Estrie, de la Montérégie et de l'Outaouais.

Outre la grève à l’Hôtel des Seigneurs, les employés de l’hôtel Maritime et de l’hôtel Espresso, à Montréal, sont en lock-out depuis plus de dix semaines.

Par ailleurs, la Commission des relations du travail a rendu une décision la semaine dernière, ordonnant à l’hôtel Maritime de cesser d’avoir recours à des briseurs de grève. Il s’agit du quatrième hôtel à se faire rappeler à l’ordre dans cette ronde de négociation.


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8 dépanneurs Couche-Tard syndiqués


Montréal – La CSN a déposé, dimanche dernier, une requête en accréditation à la Commission des relations du travail (CRT) pour représenter les huit travailleurs du dépanneur Couche-Tard situé au 6331 boulevard Henri-Bourassa Est, à Montréal.

Il s’agit du huitième établissement de la chaîne à être syndiqué par la CSN, qui représente à ce jour une centaine de salariés.

Rappelons que les travailleurs réclament le respect des normes du travail, des hausses salariales pouvant atteindre 12,80$ de l’heure pour les préposés ainsi que quatre journées de congé de maladie puisqu’ils n’en n’ont aucune actuellement.

Depuis le début de la campagne de syndicalisation, la CSN doit conjuguer avec les pratiques antisyndicales de l’entreprise. Couche-Tard multiplie les tactiques pour empêcher, d’une part, que de nouveaux établissements se syndiquent et, d’autre part, les négociations pour l’obtention d’une toute première convention collective.

Des négociations sont actuellement en cours, devant un arbitre, dans trois dépanneurs : Saint-Hubert, Saint-Liboire et Pierrefonds.

La CSN souligne que Couche-Tard connaît un immense succès commercial grâce au travail de ses employés québécois. L’entreprise acquiert des dépanneurs partout dans le monde, dont ceux de la chaîne Statoil, en Norvège, où les syndicats sont par ailleurs représentés au conseil d’administration de la filiale locale.


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Élections à la CSN

Québec. Les délégués de la CSN, réunis en conseil confédéral mardi dernier à Québec, ont choisi le 15e président de la centrale syndicale : Jacques Létourneau a été élu par acclamation.

M. Létourneau succède donc officiellement à Louis Roy, qui a démissionné précipitamment le 26 septembre à la suite d’un litige l’opposant au comité exécutif de la CSN.

Militant à l'Association nationale des étudiants et des étudiantes du Québec dans les années 1980, Jacques Létourneau a été président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l'hôpital Charles-Lemoyne en 1991. Secrétaire général du Conseil central du Montréal métropolitain de 1993 à 2004, il est ensuite nommé adjoint au comité exécutif de la CSN. Il a été élu 1er vice-président de la CSN en 2011.

Le mandat de M. Létourneau se déroulera sous l’égide du « renouveau syndical ». Affirmant que le syndicalisme devait être un « outil essentiel dans la quête d’une société plus juste », il en appelle à la concertation du mouvement pour renforcer l’action syndicale.

Francine Lévesque, de la Fédération de la santé et des services sociaux, a été élue 1ère vice-présidente en remplacement de M. Létourneau. Elle sera donc à la barre des négociations du secteur public lors de la prochaine ronde de négociation avec le gouvernement du Québec.


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