Formation de la relève infirmière

2014/02/03 | Par Nadine Lambert


L’auteure est vice-présidente de la FSSS-CSN


Le gouvernement a récemment annoncé qu’il maintient pour l’instant le statu quo sur la formation initiale des infirmières et infirmiers. Depuis plusieurs mois, les différents partenaires ont participé aux travaux du comité ministériel. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), le problème de la formation initiale des futures infirmières reste entier, d’autant plus qu’une forte majorité des partenaires du groupe de travail ont signifié leur accord avec la nécessité de rehausser la formation initiale. Pour nous, la plus grande déception est l’absence de volonté politique de se projeter dans le futur dans ce dossier.


Un rehaussement plus que nécessaire

Plusieurs raisons nous amènent à défendre le rehaussement de la formation initiale des infirmières. D’abord, l’évolution du réseau de la santé et des services sociaux, notamment pour ce qui est de l’élargissement des milieux de pratique et de l’intégration de nouvelles technologies, entraîne une complexification des soins que donnent les infirmières et infirmiers. De plus, on assiste à l’alourdissement des profils des usagers qui reçoivent ces soins.

Les transformations des dernières années ont donc grandement modifié la pratique des infirmières et infirmiers. Afin de répondre à ces nouveaux défis, il est clair qu’un rehaussement de la formation initiale est nécessaire. De plus, la profession entre actuellement dans une période intense de renouvellement de la main-d’œuvre et l’intégration de nouvelles infirmières apparaît comme un excellent moment pour accentuer la formation initiale.

Bien que nous considérons que les infirmières détentrices d’un diplôme d’études collégiales (DEC) ont toutes les compétences nécessaires pour accomplir leur mission et assurer des services de qualité, nous considérons que l’objectif du réseau doit être de compter de plus en plus sur des diplômé-es universitaires dont la formation prépare les finissantes à exercer leur profession dans tous les milieux de pratique.


De l’impasse à des solutions

Pour répondre à ce défi de la formation initiale, nous considérons que la proposition de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) est intéressante. Celle-ci permet à la fois de reconnaître les compétences de toutes les infirmières qui sont déjà détentrices d’un permis d’exercice, mais aussi de maintenir la formation collégiale de grande qualité qui se donne actuellement dans plusieurs régions du Québec, en complémentarité avec les universités. Cette vision nous permet de préserver les acquis et de faire différemment pour s’assurer d’être en mesure de répondre aux besoins futurs. Pour nous, il s’agit d’une solution inclusive, unificatrice et non segmentaire.

Nous plaidons ainsi pour une solution qui maintiendrait le caractère qualifiant du DEC, tout en mettant en place les conditions gagnantes pour que les futures infirmières poursuivent leur formation à l’université, un parcours que les infirmières choisissent d’ailleurs de plus en plus. La FSSS pense que le statu quo n’est pas la solution et qu’il faut trouver un moyen pour que les infirmières et infirmiers de demain soient en mesure de continuer de donner les meilleurs services possibles à la population québécoise.