Assistées sociales en guerre contre Hamad

2007/05/10 | Par L’aut’journal 

L’Organisation Populaire des Droits Sociaux (OPDS) a tenu à souligner la Semaine des personnes assistées sociales, en organisant une manif-action dans les rues d’Hochelaga-Maisonneuve afin d’exiger un revenu décent et inconditionnel pour toutes et tous.

Les manifestants se sont arrêtés au Centre local d’emploi (CLE) d’Hochelaga-Maisonneuve pour y livrer un message au nouveau ministre de l’aide sociale, Sam Hamad. On se rappellera que M. Hamad a soulevé la colère des personnes assistées sociales en déclarant que la loi actuelle n’est « pas assez coercitive » pour les personnes « aptes à l’emploi ».

Amélie Hébert, la porte-parole de l’OPDS, a rappelé qu’une personne considérée par l’État comme étant « apte à l’emploi » reçoit un ridicule montant de 572.08 $ par mois! « Qui peut arriver avec 572.08 $ par mois ? Qui peut bien faire le choix libre et conscient de vivre avec 572.08 $ par mois ? », ont demandé les porte-parole de l’organisme en soulignant que, lorsqu’on doit vivre avec un pareil montant, « nos journées sont entièrement occupées à notre survie ».

Un droit remplacé par la charité

L’organisme craint que l’aide sociale soit en train de devenir un outil de contrôle social et de maintien des pauvres dans un état de survie permanent. Selon Amélie Hébert, « l’aide sociale n’est plus une assurance collective en cas de coup durs ou de besoin. C’est un droit qui s’effrite pour glisser de plus en plus rapidement vers une aide charitable, oppressante et culpabilisante basée sur le mérite. C’est le retour aux années ‘30. »

Paul Cargnello, auteur-compositeur-interprète qui participait à la manif-action de l’OPDS, a renchéri : «alors que notre gouvernement penche de plus en plus vers la droite, il néglige systématiquement les pauvres. La division entre les riches et les pauvres s’agrandit à chaque jour. Le gouvernement doit agir et partager la richesse entre toutes les personnes de la société sans jugement et sans discrimination. L’assistance sociale est un droit et un besoin, non seulement pour les gens qui en sont prestataires, mais pour la société entière.»

Notre misère vous éclatera au visage

Les manifestants ont envoyé un message clair à Sam Hamad « Cette charité érigée en système, soupes populaires, comptoirs vestimentaires, clubs des petits-déjeuners, etc., nous n’en voulons pas. Nous n’acceptons plus de nous faire refuser l’accès à l’aide sociale pour n’importe quelles raisons, nous refusons de nous faire harceler, contrôler et humilier par nos agents d’aide sociale, nous n’acceptons plus n’être une main-d’œuvre à bon marché pour les entreprises, nous ne voulons plus être traités de paresseux, de « profiteurs ». Ce que nous exigeons, c’est un revenu décent et inconditionnel pour toutes et tous qui nous permette de vivre et non pas de survivre ! Continuez de nous affamer et notre misère vous éclatera au visage ! »