Le taux de chômage réel serait de 12 %

2009/04/30 | Par L’aut’journal 

 « Jusqu’à quel point le gouvernement fédéral laissera-t-il le régime d’assurance-emploi du Canada se détériorer avant de se décider à le raviver? », a demandé aujourd’hui le président du Congrès du travail du Canada Ken Georgetti après avoir pris connaissance des derniers chiffres publiés par Statistique Canada sur les prestations d’assurance-emploi.

Les chiffres publiés aujourd’hui montrent que le nombre de sans-emploi qui touchent des prestations est extrêmement faible au moment où le taux de chômage monte en flèche. Plus de 1,4 million de personnes sont sans travail, mais seulement 43,09 % des Canadiens sans emploi reçoivent des prestations régulières d’AE. Ceci est inférieur au taux de décembre 2008 lorsque 44,35 % des chômeuses et chômeurs touchaient des prestations d’AE. À l’époque de la récession du début des années 1990, en moyenne, 80 % des chômeuses et chômeurs canadiens touchaient des prestations régulières.

Même la ministre responsable de l’AE au gouvernement sait que le système ne fonctionne pas. « La semaine dernière, aux questions sur l’admissibilité à l’AE qui ont été posées en Chambre, Diane Finley a répondu que c’est vrai que ce n’est pas tout le monde qui est admissible aux prestations, mais que tout le monde s’entend pour dire que ce n’est pas le moment de refondre le système », a indiqué Georgetti.

« Ma première question à la ministre est la suivante : qui donc sont ceux dont vous parlez qui prétendent que ce n’est pas le moment de refondre le système? Et ma deuxième question va comme suit : jusqu’à quel point laisserez-vous le régime s’effondrer avant de vous décider à le raviver? »

Georgetti a ajouté que la crise de l’emploi au pays est plus grave que ce que laissent entendre les statistiques du gouvernement : « Officiellement, nous avons 1,4 million de sans-emploi - des gens qui, par définition, n'ont pas de travail, mais qui sont prêts à travailler et capables de le faire. À ce nombre, il faut ajouter ceux qui ont renoncé à se trouver du travail, ainsi que ceux qui n'ont pas eu d'autre choix que d'accepter un emploi à temps partiel, par manque d'emplois à temps plein. Le taux de chômage ‘réel' du Canada tourne davantage autour de 12 %. »

« Nous éprouvons des difficultés fondamentales avec l'un des meilleurs outils de relance économique du Canada alors que nous sommes au beau milieu d'une récession et que nous enregistrons à chaque mois un nouveau record de pertes d'emplois. Comment la ministre fait-elle pour ne pas voir de problème à corriger dans cette situation? », a demandé Georgetti.

Le CTC appelle depuis longtemps la ministre à prendre les mesures suivantes :
·      modifier les règles d’admissibilité pour permettre le versement de prestations régulières d’AE après 360 heures de travail;
·      relever le niveau des prestations à 60 % du revenu d’après les 12 meilleures semaines de travail;
·      prolonger la période d’admissibilité aux prestations jusqu’à un maximum de 50 semaines.
Le Congrès du travail du Canada, voix nationale du mouvement syndical, représente 3,2 millions de travailleuses et travailleurs canadiens. Le CTC réunit les syndicats nationaux et internationaux du Canada, les fédérations provinciales et territoriales du travail et 130 conseils du travail de district.

Source : ctc
Site Internet : www.congresdutravail.ca.