Dans une allocution à l'Institut français des relations internationales à Paris, Pauline Marois a déclaré : « Le Québec ne se reconnaît pas dans la politique étrangère du gouvernement canadien. Elle ne correspond pas à nos valeurs ».
Un sondage mené, ces jours-ci, par la firme Ipsos Reid démontre, encore une fois, que le Québec se distingue du reste du Canada sur la politique étrangère.
Interrogés à savoir s’ils appuieraient l’engagement du Canada dans une frappe militaire contre les installations d’enrichissement de l’uranium de l’Iran, 65% des Québécois se sont prononcés contre.
Le Québec arrive en tête des provinces dans son opposition à cette action militaire. L’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba y sont, par contre, favorables dans une proportion de 54%.
Cependant, il est rassurant de voir que les populations de la Colombie-britannique, de l’Ontario et des provinces maritimes s’y opposent dans une proportion de 55%, 61% et 60%. La moyenne canadienne est de 59% contre. À l’inverse, la population américaine y est favorable dans une proportion également de 59%.
Le gouvernement Harper multiplie, depuis son accession au pouvoir, les initiatives pour justifier un plus grand rôle militaire du Canada à l’échelle internationale. Cependant, les célébrations de la bataille de Vimy, lors de la Première Guerre mondiale, ou de la guerre de 1812 contre les États-Unis, trouvent peu d’écho au Québec.
Le sentiment pacifiste des Québécois s’est exprimé à plusieurs reprises, des crises de la conscription jusqu’aux manifestations monstres contre la guerre en Irak. Il pourrait être un facteur de ralliement important de l’ensemble des communautés du Québec à la cause souverainiste.
D’ailleurs, c’est en bonne partie la crainte que le premier ministre Bernard Landry utilise la participation du Canada à l’invasion de l’Irak pour justifier la tenue d’un référendum sur la souveraineté qui est à l’origine de la décision du gouvernement Chrétien de faire faux bond aux États-Unis.
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