Hydro-Québec est sur la sellette et voilà que Lucien Bouchard vient à la rescousse : notre société d’État doit pouvoir continuer de soutenir des organismes culturels. Le problème, c’est que tel n’est pas l’objet de la controverse actuelle. Bouchard sermonne le bon peuple mais sa manoeuvre pour détourner le débat est grossière. Car il se garde bien de parler de ce qui est vraiment en cause : la mentalité du privé qui gangrène et pervertit la sphère publique, le manque de jugement et le conflit d’intérêt palpables dans maintes décisions de nos élites, etc. Non, monsieur Bouchard, nous sommes au point de dire que c’est par sa contribution aux finances de l’État qu’Hydro-Québec assume d’abord et avant tout sa responsabilité sociale et que ce n’est pas son rôle de financer des écoles privées (déjà subventionnées). Et que c’est de l’esbrouffe que de chercher ainsi à l’assimiler aux entreprises privées dont les contributions sociales sont, par ailleurs, récompensées par des retours d’impôts. Le comble, c’est qu’Hydro-Québec commandite le Conference Board of Canada, cette officine de la droite qui n’a de cesse d’oeuvrer pour la libéralisation des marchés et la privatisation qui menacent nos joyaux publics. Le loup est décidément dans la bergerie...
Il pousse jusqu’à la provocation : « En sommes-nous au point de dire à l'immense majorité des QuébécoisEs qui tiennent à conserver Hydro-Québec dans notre patrimoine collectif qu'ils devraient maintenant accepter de la privatiser pour lui permettre d'assumer des responsabilités sociales? ».
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