Le Pied à Papineau

2021/10/15 | Par Robin Philpot

Il y a 50 la Chine unie et indivisible entre à l'ONU - Entrevue Jooneed Khan

Il y aura 50 ans le 25 octobre que la République populaire de Chine a fait son entrée à l'ONU, 22 ans après la révolution chinoise, pendant que 1/4 de l'humanité n'avait pas de représentation à l'ONU. La résolution 2758 a été adoptée à une majorité de 76 pour, 35 contre avec 17 abstentions. Parmi les votes contre figuraient notamment les États-Unis, l'Afrique du Sud de l'apartheid, la Grèce des colonels, le Japon qui avait occupé la Chine pendant tant d'années, Israël, l'Arabie Saoudite. Le Canada a voté en faveur de l'entrée de la Chine populaire. La résolution qu'on lit au complet dans cette émission dit notamment:

« Le rétablissement de la République populaire de Chine dans tous ses droits et la reconnaissance des représentants de son gouvernement comme les seuls représentants légitimes de la Chine à l'Organisation des Nations unies, ainsi que l'expulsion immédiate des représentants de Tchang Kaï-chek du siège qu'ils occupent illégalement à l'Organisation des Nations unies et dans tous les organismes qui s'y rattachent. »

Le 28 février 1972, les États-Unis (Président Nixon) et la Chine (Président Mao) publient le communiqué de Shanghai, qui dit notamment:

« — La progression vers la normalisation des relations entre la Chine et les États-Unis est conforme aux intérêts de tous les pays ; (...)
— Les deux parties souhaitent réduire le danger d’un conflit militaire international ;(...)

La partie chinoise réaffirme sa position : La question de Taïwan est le problème clé qui entrave la normalisation des relations sino-américaines ; le Gouvernement de la République populaire de Chine est l’unique gouvernement légal de la Chine ; Taïwan est une province chinoise, qui a été restituée à la patrie, il y a longtemps ; la libération de Taïwan relève des affaires intérieures de la Chine, dans lesquelles aucun autre pays n’a le droit d’intervenir ; et toutes les forces et installations militaires américaines doivent être retirées de Taïwan. (…)

La partie américaine déclare ceci : Les États-Unis réalisent que les Chinois des deux côtés du détroit de Taïwan soutiennent tous qu’il n’y a qu’une Chine et que Taïwan fait partie de la Chine. Le gouvernement américain n’élève pas de contestations à propos de cette position. Il réaffirme l’intérêt qu’il porte au règlement pacifique de la question de Taïwan par les Chinois eux- mêmes. Ayant cette perspective en vue, il affirme l’objectif final qui est de retirer toutes les forces et installations militaires américaines de Taïwan... »

Jooneed Khan rappelle le contexte de cette résolution historique, gagnée de chaude lutte et qui a changé la géopolitique mondiale pour toujours. Il déplore le refus des pays occidentaux de respecter leurs engagements d'alors et de mener une politique belliqueuse et dangereuse à l'égard de la Chine.

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Racisme systémique : Legault devrait s'inspirer de Lévesque, Parizeau, Landry

Sur la question du racisme systémique, le premier ministre François Legault fonce tête baissée dans un piège à ours, ignorant, semble-t-il, une constante de la politique canadienne: lorsque le Canada fait face à son passé honteux, notamment à l'égard des Autochtones, il cherche un coupable et ce coupable parle toujours français et se trouve toujours ... au Québec.

Ses prédécesseurs René Lévesque, Jacques Parizeau et Bernard Landry savaient s'y prendre. Pas François Legault.

Il cite à tort et à travers ses prédécesseurs, souvent en déformant leurs propos : Robert Bourassa et son célèbre discours au lendemain de l'échec de l'accord du Lac Meech (Quoiqu'on dise, quoiqu'on fasse...) où Legault a amputé la partie la plus importante sur le droit du Québec de disposer de lui-même; ou Jacques Parizeau et son opération « Convaincre » dans le dernier droit de la campagne référendaire que Legault a outrageusement appliqué à la vaccination.

Or, il aurait intérêt à s'inspirer de leurs stratégies. Voici des exemples:

Trudeau père voulait piéger René Lévesque sur la question autochtone après son coup de force constitutionnel de 1981-82. Lors de la conférence constitutionnelle de 1983 consacrée aux droits des autochtones où tous les premiers ministres refusaient à Mary Two-Axe Earley un droit de parole, René Lévesque a donné le siège du Québec à cette militante des droits de femmes autochtones. Résultat, la Loi sur les Indiens a été modifiée à la satisfaction de tous, deux ans plus tard. Au lieu de critiquer le Québec, Mary Two-Axe Earley et d'autres ont vanté la façon de faire du Québec.

Jean Chrétien, élu en 1993, voulait mettre le Québec à genoux en instrumentalisant les Cris de la baie James dans leur combat contre le projet Grande Baleine. Élu en septembre 1994, Jacques Parizeau a tiré la « plogue » sur ce mégaprojet, se débarrassant ainsi d'un boulet lourd qui compromettait l'avenir du Québec et servait de paratonnerre à tous les ressentiments anti-québécois.

Chrétien voulait aussi se servir de la question autochtone pour menotter Bernard Landry. Sachant que le Québec allait droit dans un cul-de-sac juridique sur l'application de la Convention de la Baie-James, Bernard Landry a saisi la perche tendue par les Cris du Québec, négocié intensément avec le Grand Chef Ted Moses et Député Grand Chef Romeo Saganash et signé la Paix des Braves. D'adversaires acharnés, les dirigeants cris commençaient à vanter la façon de faire du Québec.

Serait-ce trop de demander à François Legault de s'en inspirer ? Nous en gagnerions tous; et les bons coups du Québec seraient connus, au lieu d'être enterrés par l'obstination inutile.

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Après Meng Wanzhou, le cas d'Alex Saab : Entrevue Me John Philpot

Le cas de Mme Meng Wanzhou n'est pas unique. Alex Saab, un diplomate vénézuélien, est en prison au Cap Vert depuis plus de sept mois. Comme pour Mme Meng, il s'agit d'une personne arrêtée à la demande des États-Unis dans une autre tentative d'appliquer, illégalement, les lois des États-Unis à l'extérieur de ce pays, au-delà de ses frontières.

Alex Saab vit dans des conditions extrêmes en prison. Il vient de recevoir un appui de taille: l'Association du Barreau africain.

John Philpot, avocat spécialisé en droit international, explique les tenants et aboutissants de cette détention illégale.

Pour écouter l’entrevue, cliquez ici.

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