Bactérie E.coli : l’AFPC nous avait prévenus !

2012/10/04 | Par Maude Messier

Au moment où on retire de la circulation la viande de bœuf, rappelons que tout dernièrement, Magali Picard, vice-présidente exécutive de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) pour le Québec, nous avait prévenus de cette possibilité.

Lors de la crise de la listériose, nous a-t-elle dit, le gouvernement avait embauché cent inspecteurs alimentaires supplémentaires. Aujourd’hui, indique Mme Picard, plus d’une centaine d’inspecteurs ont été mis à pied. Les normes et les pratiques de l’industrie ont-elles évolué à ce point en si peu de temps?, lui avons-nous demandé.

« Il n’y a plus d’inspecteurs qui vérifient si les normes d’emballage dans les épiceries sont respectées. Les abattoirs s’auto-évaluent maintenant, puis obtiennent leur certification du gouvernement par des inspecteurs dans les bureaux qui ne font plus d’inspection sur le terrain parce que trop débordés. Il n’y a plus d’inspecteurs alimentaires aux frontières pour vérifier si les cargaisons des camions qui entrent au Canada en provenance d’autres pays respectent nos normes sanitaires entre autres. Ce les douaniers, déjà débordés qui assument ces tâches. »

Selon l’AFPC, le gouvernement a même déréglementé les normes d’inspection pour l’abattage des bêtes destinées à la consommation humaine, faisant en sorte que même une bête morte, soit tôt avant le transport pour l’abattoir, soit pendant le transport, sera incorporée à la chaîne alimentaire.

« C’est franchement inquiétant! Auparavant, on retirait la bête et mettait le troupeau en quarantaine le temps de faire des analyses, ce qui créait des délais. Maintenant, il n’y a plus de pertes!, ironise Mme Picard. Le système d’inspection en place n’était pas là par hasard! C’est la même chose qui se produit dans pleins d’autres secteurs, c’est carrément risqué pour la population. »

Elle affirme que les coupures réalisées dans les années 1990 avaient déjà ébranlé passablement les structures, et que cette fois, il est illusoire de penser pouvoir sauver des milliards de dollars sans affecter les services.

« Le gouvernement se plait à dire qu’il coupe dans l’administration, mais la paperasse, comme on dit, il y a toujours bien quelqu’un qui la fait. Avec moins de fonctionnaires pour plus de travail, c’est évident que la première chose qui arrive, c’est une réduction des services. Il n’y en a plus de gras dans la fonction publique fédérale, ce n’est pas compliqué! C’est sûr que pour des motifs idéologiques et électoraux, c’est payant de manger du fonctionnaire au déjeuner. »

Bookmark