Mégantic : Le fédéral nous cache la vérité

2018/10/05 | Par Monique Pauzé

Le Bloc Québécois a soulevé à la période de questions aujourd’hui les allégations d’un chercheur selon lesquelles le gouvernement fédéral aurait fait de l’ingérence dans le rapport du Bureau de la sécurité des transports sur les circonstances de la tragédie de Lac-Mégantic afin d’en faire retirer des conclusions.

« Non seulement aucun des responsables de la tragédie n’a été sanctionné, mais on apprend que le rapport chargé de faire la lumière sur les causes de l’accident a été édulcoré à la suite de pressions politiques pour éviter que le gouvernement fédéral soit éclaboussé. C’est extrêmement préoccupant qu’alors qu’il y a eu pertes de vies humaines, le gouvernement ne pense qu’à protéger son image », a déploré Monique Pauzé, députée bloquiste de Repentigny.

En conférence de presse à Ottawa ce matin pour annoncer la parution prochaine de l’ouvrage The Lac-Mégantic Rail Disaster: Public Betrayal, Justice Denied, le chercheur Bruce Campbell, du Centre canadien de politiques alternatives, a révélé qu’il avait mis la main sur des versions préliminaires du rapport du Bureau de la sécurité des transports sur la tragédie de Lac-Mégantic, rendu public le 19 août 2014. Selon M. Campbell, les versions préliminaires sont plus critiques envers le gouvernement. Il y cite une source selon laquelle « le bureau du premier ministre avait les deux mains dans le processus ainsi que celles de l’industrie sur laquelle le Bureau de la sécurité des transports est censé enquêter ( The Prime Minister’s office’s hands were all over it and those of the industry the Transportation Safety Board was supposed to be probing) ».

« Le fédéral nous cache la vérité. C’est pourquoi nous avons urgemment besoin d’une commission d’enquête publique sur les circonstances de la tragédie de Lac-Mégantic et le laxisme dans la réglementation du transport ferroviaire. On a besoin d’une vraie étude indépendante  pour que les vrais coupables de la catastrophe soient révélés,  pour éviter de futures tragédies et pour que les citoyens puissent enfin faire leur deuil », a conclu Monique Pauzé.